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Le troisième lien, un projet vendu par «les radios poubelles»

Des intervenants s’y opposent lors d’une table ronde à l’UL

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Le troisième lien entre Québec et Lévis est «une chimère» vendue à la population par «les radios poubelles», estime Christian Simard, directeur général de Nature Québec.

C’est ce que ce dernier a indiqué, hier soir, lors d’une table ronde organisée à l’Université Laval et consacrée aux enjeux environnementaux de la campagne électorale. «C’est [le troisième lien] présenté comme une solution à la congestion, s’est-il étonné. C’est une folie en termes de fonds publics. Quand on met trois milliards $ sur une route, on l’enlève à autre chose.»

Selon lui, un éventuel troisième lien à l’est va seulement «favoriser quelques personnes», mais ce projet ne rime à rien, puisque l’essentiel des déplacements de la Rive-Sud se fait vers le boulevard Laurier, l’Université Laval et le centre-ville de Québec.

«Un court répit»

Raisonnement semblable du côté de la professeure Marie-Hélène Vandersmissen, directrice du département de géographie à l’Université Laval. D’après elle, un troisième lien donnerait «un court répit» aux automobilistes, mais la congestion routière reprendrait de plus belle «sur l’ensemble du réseau» au bout de quelques années.

Cette dernière a donné «l’exemple parfait» de la portion de l’autoroute 30 qui permet de contourner l’île de Montréal par la Rive-Sud. Inaugurée il y a moins de six ans, cette portion est déjà congestionnée. «Tout ce qui s’est fait en Amérique du Nord en termes d’élargissement de la capacité autoroutière dans des milieux urbains, ça n’a jamais réglé la congestion. Ça a toujours ramené plus de congestion. On reprend les vieilles façons de faire», a-t-elle insisté.

Marie-Hélène Vandersmissen a également estimé que «c’est un peu décourageant (de constater) que la question du transport soit souvent associée uniquement à la congestion. On oublie toute la question de l’aménagement du territoire et l’impact de ces infrastructures sur l’étalement urbain».

«Parent pauvre»

La professeure s’est également inquiétée du «peu de cas» qui a été fait jusqu’à maintenant, lors de la campagne électorale, de la «Politique de mobilité durable – 2030» qui a pourtant été déposée le printemps dernier.

De son côté, Jean Dubé, professeur à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional, a déploré le fait que l’environnement soit «le parent pauvre des plateformes électorales».

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