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Le ministre Roberge veut serrer la vis aux futurs profs

Il faut rehausser les exigences d’admission dans les programmes d’enseignement, dit-il

Le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge
Photo d'archives, Simon Clark Le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge

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Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, veut serrer la vis aux futurs profs en rehaussant les exigences pour l’admission dans les programmes universitaires en enseignement.

«On a l’intention de placer le test de français en début de baccalauréat, d’en faire une condition d’entrée et que les reprises se fassent strictement au cours de la première année. Ça va placer la barre assez haute», a-t-il affirmé lors d’un entretien avec Le Journal jeudi.

Selon les plus récents chiffres disponibles, jusqu’à trois étudiants sur quatre échouent l’examen de français obligatoire pour les futurs profs à leur première tentative, certains ayant dû le passer jusqu’à 11 fois avant de le réussir. Les résultats varient d’une université à l’autre, mais dans une majorité d’établissements, plus de la moitié des étudiants ne réussissent pas le test du premier coup.

La situation est «préoccupante», affirme le ministre Roberge, qui n’est toutefois pas surpris puisque le portait est sensiblement le même depuis l’entrée en vigueur de l’examen, il y a une dizaine d’années.

Pressé d’agir

Le rehaussement des exigences d’admission dans les programmes universitaires d’enseignement pourrait se faire «assez rapidement», a ajouté le ministre, qui veut aussi limiter à trois le nombre de reprises autorisé. «J’ai donné l’orientation de poursuivre les travaux en disant que j’étais assez pressé d’agir sur ce front-là», dit-il.

Ces mesures font partie du plan de valorisation de la profession enseignante de la Coalition avenir Québec, rendu public en mai.

L’examen de français devra être réussi à l’entrée ou au cours de la première année d’étude en éducation, puisque les compétences en français devraient être acquises dès l’entrée au baccalauréat, affirme M. Roberge. «Ce n’est pas au cours du baccalauréat qu’on apprend les règles de grammaire et d’écriture», lance-t-il.

Pascale Lefrançois, doyenne à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, croit au contraire que cet examen doit être passé plus tard au cours de la formation pour laisser le temps aux étudiants de parfaire leur maîtrise du français. «Quand on sort du cégep, c’est normal qu’on ne soit pas prêt à aller enseigner», affirme-t-elle.

À l’Université de Montréal, tous les étudiants en enseignement suivent au moins un cours de français obligatoire au cours de leur baccalauréat.

Dans le réseau universitaire, plusieurs se demandent aussi comment les critères d’admission pourront être rehaussés dans un contexte de pénurie, alors que le nombre de demandes d’admission est déjà en baisse.

L’examen obligatoire de français, qui doit présentement être réussi avant que l’étudiant entreprenne le troisième stage de sa formation, doit être «vu comme une continuité de la formation plutôt que comme une exigence d’entrée», selon Serge Striganuk, président de l’Association des doyens et directeurs pour l’étude et la recherche en éducation au Québec (ADEREQ).

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