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Le manque de psychiatres bouscule le CIUSSS

L’urgence psychiatrique de l’hôpital du Saint-Sacrement cesse vendredi ses opérations

«On n’aura pas moins de services, on va en avoir plus, mais ils vont s’offrir de façon différente», croit Guy Thibodeau, président-directeur adjoint du CIUSSS-CN.
Photo Dominique Lelièvre, Journal de Québec «On n’aura pas moins de services, on va en avoir plus, mais ils vont s’offrir de façon différente», croit Guy Thibodeau, président-directeur adjoint du CIUSSS-CN.

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La fermeture de l’urgence psychiatrique de l’hôpital du Saint-Sacrement a été accélérée par un manque d’effectifs, mais elle aurait eu lieu quoi qu’il en soit, affirme la direction.

Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale (CIUSSS-CN) a présenté, jeudi, son plan de transformation de l’offre de services en santé mentale, dans lequel s’inscrit la suppression, effective dès vendredi, des huit civières que compte l’urgence psychiatrique de l’hôpital du Saint-Sacrement.

L’organisme public entend également faire disparaître, à partir du printemps 2019, 44 lits d’hospitalisation qui accueillent cette clientèle dans l’établissement du chemin Sainte-Foy.

Les responsables du CIUSSS-CN ont précisé que ces décisions ont été prises indépendamment du manque de psychiatres, même si l’organisation cherche présentement à pourvoir 12 postes sur son territoire, soit un manque à gagner de 20 %.

« Évidemment, le manque de psychiatres peut nous amener une contrainte particulière dans l’ordonnance des étapes, ce qui a amené la date du 16 novembre pour la fermeture de l’urgence, mais c’était tout à fait prévu dans le plan », a nuancé François Aumond, directeur des services professionnels au CIUSSS-CN.

Une équipe d’intervention sera en place pour accueillir la clientèle à l’urgence de l’hôpital du Saint-Sacrement et pour les rediriger vers les ressources adéquates. Cinq lits d’urgence seront aussi créés au CHUL, de sorte que le nombre de civières dans les deux urgences psychiatriques restantes à Québec passera de 26 à 23. D’autres mesures à court terme, comme l’ajout de personnel à l’hôpital de l’Enfant-Jésus, sont aussi en place.

Moins de lits, plus de services

Le CIUSSS-CN souhaite ensuite consolider les services de première ligne et les ressources dans la communauté pour désengorger les urgences. Cinq millions de dollars, sur trois ans, seront injectés dans ces services en matière de santé mentale. Soixante-quinze travailleurs sociaux, psychologues et autres professionnels seront embauchés.

« On n’aura pas moins de services, on va en avoir plus, mais ils vont s’offrir de façon différente », croit Guy Thibodeau, président-directeur adjoint du CIUSSS-CN.

La ministre de la Santé, Danielle McCann, est en accord avec cette approche. « Les gens avec des problèmes de santé mentale doivent et peuvent vivre dans la communauté comme n’importe qui, mais avec les services nécessaires », a-t-elle indiqué jeudi lors d’un point de presse. « Nous allons accompagner ces personnes. La santé mentale sera une priorité dans notre mandat. »

– Avec la collaboration de Catherine Bouchard

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