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Un ancien felquiste mis en demeure par une ancienne «espionne»

Robert Comeau
Photo Chantal Poirier Robert Comeau

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Indicatrice pour la police de Montréal durant la crise d’Octobre en 1970, Carole Devault menace Robert Comeau d’une poursuite judiciaire de plusieurs « centaines de milliers de dollars » dans le cadre de la publication des mémoires de l’ex-felquiste sur cette période trouble de l’histoire du Québec.

Militante du FLQ à l’époque de la crise d’Octobre, Carole Devault est devenue indicatrice pour la police de Montréal, dans le but de faire libérer le diplomate britannique James Cross. Robert Comeau, lui, œuvrait pour la cellule d’information Viger du FLQ et a notamment rédigé plusieurs communiqués pour l’organisation.

Le 12 novembre dernier, Carole Devault a fait parvenir une mise en demeure à Robert Comeau, aujourd’hui professeur d’histoire retraité de l’UQAM. Elle le menace d’une poursuite judiciaire s’il publie dans sa biographie des propos qu’il a tenus par le passé.

Au fil des ans, Robert Comeau a affirmé que l’ex-indicatrice a voulu relancer le FLQ après décembre 1970, ce qui est faux, selon la mise en demeure, que notre Bureau parlementaire a pu consulter. Robert Comeau, lui, maintient sa version des faits. Le document lui reproche également de nombreuses autres déclarations, notamment d’avoir affirmé que Carole Devault aurait multiplié les amants au fil des ans.

Alors que son manuscrit était à l’étude depuis plusieurs mois chez l’éditeur Leméac, Robert Comeau dit avoir essuyé un refus de la maison d’édition quelques heures après avoir reçu la missive de Mme Devault. Mais la directrice générale de Leméac, Lise Bergevin, assure que « le manuscrit était déjà refusé quand on a reçu la mise en demeure ».

Versions contradictoires

Robert Comeau ne nie pas tous les propos qui lui sont reprochés, mais il affirme qu’ils ont été prononcés sur une période de près de 50 ans, et qu’ils sont rapportés « tout de travers » dans la mise en demeure. D’autres éléments qui lui sont reprochés « ne tiennent pas la route », selon lui.

De plus, le ton de son manuscrit est plus posé, assure-t-il. « Ils n’ont jamais contesté ce que j’ai dit depuis 50 ans, mais, tout à coup, parce qu’il y a un livre qui s’en vient, ils veulent m’empêcher de le sortir », ajoute-t-il.

Pour sa part, l’avocat de Mme Devault explique que sa cliente déplore que M. Comeau « parle souvent de sa sexualité ». « M. Comeau peut parler de sa version des faits, de son souvenir des événements, mais il peut le faire sans tomber dans des attaques personnelles, par ailleurs répétitives, contre Mme Devault », affirme Me Jérémie John Martin.

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