Les émissions de GES ont augmenté sous les libéraux, affirme la nouvelle ministre de l'Environnement
L’opposition espérait coincer le nouveau gouvernement Legault sur la question des changements climatiques, mais la ministre de l’Environnement a sorti un lapin de son chapeau : plutôt que de diminuer, les émissions de GES ont augmenté sous les libéraux.
«La situation s'aggrave, non seulement il y a stagnation, mais il y a une remontée de la production des gaz à effet de serre depuis 2014. C'est dans cet état que les gouvernements précédents nous ont laissés», a lancé MarieChantal Chassé lors de la toute première période de questions du gouvernement de la CAQ, mercredi.
La ministre de l’Environnement répliquait ainsi à sa critique libérale, Marie Montpetit, qui lui demandait si elle avait déjà «abdiqué» sur la cible de réduction des gaz à effet de serre de 20 % sous le niveau de 1990 d’ici 2020. En début de semaine, le premier ministre François Legault a affirmé que cet objectif ne semblait plus réaliste.
Bilan libéral
Pour appuyer ses dires, MarieChantal Chassé a dévoilé le bilan en matière de réduction des GES pour 2016, alors que les derniers chiffres connus dataient de 2015. Sous les libéraux, le Québec est passé de 78,4 mégatonnes d'émissions en 2014, à 78,55 en 2015, puis 78,56 en 2016.
«Depuis 1990, on a réussi seulement à réduire de 9,1 % les émissions de GES, a annoncé la ministre. Et on a regardé dans tous les tiroirs du ministère de l'Environnement, on n'a vu aucun plan qui nous amène à moins 20 % en 2020.»
Le premier ministre François Legault a poursuivi dans la même veine en ajoutant que les libéraux de Philippe Couillard n’ont laissé aucune marche à suivre pour réduire les GES. «Actuellement, à moins que le chef de la deuxième opposition ait des informations que je n'ai pas, bien on n'a pas de plan, il n'y a pas de plan», a lancé François Legault.
Cette déclaration a déclenché une hilarité générale chez les partis d’opposition, qui ont fréquemment critiqué l’absence de plan en matière environnementale dans le programme électoral de la CAQ.
Même si le Québec semble en voie de rater sa cible en 2020, le gouvernement Legault assure que l’objectif demeure de réduire les émissions de 37,5 % par rapport au niveau de 1990 d’ici 2030.
Promesses irréalistes ?
Au tout début de la période de questions, l’opposition libérale a également tenté de marteler que les nombreuses promesses de la CAQ ne pourront être réalisées dans le cadre financier actuel.
«Est-ce que le premier ministre peut dire aux Québécois que, malgré les marges de manœuvre historiques dont il dispose, il ne pourra pas tenir toutes ses promesses?», a demandé le chef libéral Pierre Arcand lors de la toute première question.
Les premiers éléments de réponse pourraient être connus lundi, lors de la mise à jour économique.