Un beau Noël pour le CH
Théodore

Lorsque je jouais, je voulais absolument arriver à la pause de Noël sur une bonne note et, avec leurs deux dernières victoires en Arizona et à Las Vegas, je peux vous dire que les joueurs du Canadien vont doublement apprécier leur congé du temps des Fêtes.
Il y a beaucoup de points positifs chez le Tricolore et, comme nous sommes presque rendus à la mi-saison, il faut admettre que l’équipe de Claude Julien est l’une des belles surprises de l’année, en compagnie des Canucks de Vancouver et des Sabres de Buffalo.
Les Canadiens ont gagné sept de leurs dix derniers matchs et ils sont dans le portrait des séries éliminatoires. Pourtant, leurs détracteurs les avaient déjà éliminés en plein mois de juillet. C’est juste si on ne prenait pas les paris sur la date du congédiement de Marc Bergevin.
Il reste encore beaucoup de hockey à jouer, mais, en date d’aujourd’hui, je dois placer Bergevin dans la course au titre de directeur général de l’année.
L’été dernier, il marchait sur un fil de fer et il le savait. Il priorisait un changement d’attitude et il l’a obtenu à la suite des échanges de son capitaine, Max Pacioretty, et d’Alex Galchenyuk.
C’était osé comme geste, mais Max Domi et Tomas Tatar sont rapidement devenus des rouages importants chez le Canadien. Donnons crédit à Bergevin.
Fini, les distractions
Pour la première fois depuis longtemps, toute l’équipe tire dans la même direction, et il n’y a plus de distractions comme dans les dernières années.
Pensons à la blessure majeure de Carey Price en 2015-2016, puis le cas P.K. Subban, le débat sur l’utilisation de Galchenyuk, le conflit entre Pacioretty et Bergevin, la blessure de Shea Weber, ainsi que les contre-performances de Price en plus de son manque d’enthousiasme, la saison dernière.
Price s’est présenté dans de bonnes dispositions, mais on ne peut pas dire qu’il a été dominant en début de saison. Il a quand même tenu le coup. J’avais fait une chronique à la fin d’octobre, disant à quel point le mois de novembre était critique, notamment en l’absence de Weber et de Paul Byron.
Julien et Price ont compris
Le Canadien a évité la débandade en novembre et a connu du succès en décembre. Les retours de Weber et de Byron y sont évidemment pour beaucoup, mais le plus beau cadeau de Noël pour l’organisation du Canadien et pour ses partisans est le jeu de Price. Il a retrouvé ses repères et sa confiance. Il joue avec assurance et il a obtenu 13 des 14 derniers départs.
Pour différentes raisons, on a souvent ménagé Price dans les dernières années, mais, de toute évidence, nous sommes rendus ailleurs. Claude Julien l’utilise à profusion et Price ne semble pas s’en plaindre. Il veut jouer.
L’énergie positive de l’équipe y est pour quelque chose, mais le fait que Price veuille jouer tous les soirs contribue à cette énergie. Jouer trois matchs en quatre soirs dans l’Ouest est fatigant, mais ça l’est aussi pour le reste des joueurs. Lorsque ceux-ci voient leur gardien numéro un aller à la guerre avec eux, ça les motive et, du coup, Price n’est plus un joueur à part. C’est bon pour la chimie.
Je suis heureux de voir qu’on a enfin brisé cette habitude de ménager Price et de ne pas le faire jouer deux matchs en deux soirs. Je veux voir Price jouer dans 90 % des matchs du Canadien et je crois qu’il a compris son rôle.
Entrefilet
Ça promet
Le Canadien joue de plus en plus comme une équipe typique de Claude Julien. On trouve un bel équilibre entre la défensive et l’attaque. Le CH crée beaucoup de chances de marquer en attaque et, malgré quelques revirements, la défensive se resserre. Carey Price a du soutien offensif et il n’a pas vécu ça souvent à Montréal. Il joue de mieux en mieux, ça promet pour la seconde moitié de saison.
300e victoire dans la LNH
Il faut mentionner cette 300e victoire de Carey Price, acquise en Arizona, jeudi. Il y a très peu de gardiens qui gagnent 300 matchs dans la LNH et encore moins avec la même équipe. C’était beau de voir Price sourire après le match. Il est fier de son exploit et avec raison. Il semble être heureux et, depuis le début de la saison, il dégage une énergie positive.
À la manière de Carbonneau
J’ai toujours aimé Phillip Danault et, après son tour du chapeau à Las Vegas, samedi, l’occasion est belle d’en parler. Il ne gagnera pas le championnat des marqueurs, mais c’est le genre de joueur qui peut exceller dans les deux sens de la patinoire. Je ne veux pas lui ajouter de pression, mais c’est un joueur qui me rappelle Guy Carbonneau.
Étonnants Canucks
Les Canucks de Vancouver sont dans le portrait des séries et ils surprennent bien du monde à la suite du départ des frères Sedin. Le joueur recrue Elias Pettersson connaît une saison du tonnerre, et les succès d’un jeune apportent souvent un vent de fraîcheur au sein d’une équipe. Je me réjouis aussi pour mon ancien gardien auxiliaire en Floride, Jacob Markstrom. Il connaît de bons moments.
– Propos recueillis par Gilles Moffet