Scandales et maladresses à Ottawa
Les dossiers fumants ont accaparé beaucoup de temps à la Chambre des communes
OTTAWA | Qu’ont en commun les mots extrémiste sikh, sextorsion, habits traditionnels, cannabis et souffre-douleur ? Ils peuvent tous être utilisés pour décrire les événements qui ont marqué 2018 sur la scène fédérale. Retour sur une année haute en couleur.
Mêler sextorsion et sécurité nationale
Le poids lourd du Parti conservateur Tony Clement admet en novembre avoir été victime de deux tentatives de sextorsion, dont l’une de la part d’un agent étranger, après avoir échangé des images compromettantes. Plusieurs s’inquiètent d’un tel manque de jugement de la part d’un des rares élus qui siègent à un comité ultrasecret traitant de la sécurité nationale et du renseignement. Ancien ministre de l’ère de Stephen Harper, M. Clement a été chassé du parti. Il représente désormais la circonscription ontarienne de Parry Sound–Muskoka à titre d’indépendant.
Un voyage désastreux en Inde
La visite du premier ministre Justin Trudeau en Inde en février passera à l’histoire comme un moment peu glorieux de la diplomatie canadienne. La délégation du Canada a essuyé de nombreuses critiques, surtout en raison d’un manque de substance marqué et des multiples habits traditionnels portés par la famille Trudeau. C’était avant même qu’on découvre qu’un extrémiste sikh condamné pour tentative de meurtre avait été invité à une réception officielle du gouvernement où il a été pris en photo avec l’épouse du premier ministre. Justin Trudeau a dit regretter le tout.
« Mad Max » claque la porte
Après des jours de tweets ravageurs, le Beauceron Maxime Bernier quitte avec fracas le Parti conservateur en plein congrès de la formation en août. Il en profite pour traiter son ancien parti de « trop corrompu, intellectuellement et moralement, pour être réformé ». Il lance dans la foulée le Parti populaire du Canada.
1, 2, 3... votre joint est là !
Moment historique au pays, le cannabis est officiellement légalisé le 17 octobre. Outre les files d’attente interminables des premiers jours et la pénurie de produits qui s’est ensuivie, le tout s’est somme toute passé dans l’ordre.
On s’entend (enfin) sur l’ALENA 2.0
Après d’âpres et longues négociations, le Canada, les États-Unis et le Mexique en sont venus à un accord de principe fin septembre pour la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). L’entente de dernière minute vient apaiser l’incertitude économique au pays.
Le bloc se fissure
Après des mois de chicanes et de mécontentement, sept des 10 députés du Bloc claquent la porte du parti fin février, excédés par le leadership de leur chef Martine Ouellet, qui a démissionné en juin. Le caucus des 10 députés s’est ressoudé à la fin de l’été avant de lancer une « refondation » du parti et une course à la chefferie du parti.