Jacques Robitaille reçoit un avis d’expropriation
La Ville souhaite récupérer l’Îlot Saint-Vincent-de-Paul
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La Ville de Québec a mis à exécution, jeudi, sa menace d’exproprier l’homme d’affaires Jacques Robitaille de l’Îlot Saint-Vincent-de-Paul, ce terrain au sommet de la côte d’Abraham au cœur d’une saga qui dure depuis des années.
L’avis d’expropriation, publié au registre foncier du Québec, somme la société d’immeubles de Jacques Robitaille de céder à la Ville le site qui abritait auparavant le patro et l’église Saint-Vincent-de-Paul.
Depuis quelques années, le maire Régis Labeaume a maintes fois laissé paraître son impatience devant l’état du terrain dans ce secteur qui est pourtant stratégique, à l’angle de la côte d’Abraham et de l’avenue Honoré-Mercier.
La nouvelle semble sonner le glas du projet du propriétaire des Hôtels Jaro qui projetait en 2016 de construire à l’entrée de la ville un immeuble de 10 étages comprenant un hôtel, des logements et des commerces.
Jacques Robitaille a cependant 30 jours pour contester l’avis d’expropriation devant la Cour supérieure. L’homme d’affaires n’a pu être rejoint jeudi soir. Son avocat, Me William Noonan, n’a pas rendu notre appel.
Verdissement et lien mécanique
Dans le document présenté devant le Tribunal administratif du Québec, la Ville de Québec affirme agir de plein droit en vertu de son plan particulier d’urbanisme pour le secteur de la colline Parlementaire adopté en juillet 2010.
Celui-ci identifie spécifiquement l’Îlot Saint-Vincent-de-Paul dans le cadre d’un programme d’acquisition d’immeubles et de terrains de la Ville « pour soutenir la réalisation de ses grandes orientations ».
L’administration Labeaume n’a jamais été loquace sur ses échanges avec le promoteur et a plutôt engagé officiellement des démarches en septembre 2017 pour récupérer les lieux de gré à gré ou par expropriation si cela s’avère nécessaire.
Quelques jours plus tard, en début de campagne électorale, M. Labeaume avait indiqué qu’il souhaitait aménager un espace vert et un « lien mécanique » entre la haute-ville et la basse-ville à cet endroit. Il avait invité les commerçants et les promoteurs à se manifester.
« Jean-Paul L’Allier avait posé un geste urbain important avec le parc Saint-Roch ; on pense qu’on est capables de faire exactement la même chose en haut », avait déclaré l’élu en quête d’un quatrième mandat.
Hors délai ?
Contacté par Le Journal en septembre dernier, M. Robitaille, par la voix de son avocat, considérait plutôt que la Ville avait dépassé le délai légal d’un an entre le début des procédures et l’avis d’expropriation.
L’avocat considérait que son client était donc libre de présenter un projet sur son terrain et que ce dernier a subi des préjudices pendant la durée de ces démarches pendant lesquelles il ne pouvait obtenir aucun permis de construction.
Jeudi soir, personne n’était disponible à la Ville de Québec pour commenter les derniers développements.
— Avec la collaboration de Philippe Langlois, Agence QMI