Réduire le nombre d’élèves par classe a un impact sur leur apprentissage
Une étude québécoise défait un mythe fort répandu
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Réduire le nombre d’élèves par classe peut avoir un impact sur l’apprentissage des élèves, en particulier au début du primaire et en milieu défavorisé, selon une toute nouvelle étude québécoise.
Marie-Christine Paret, professeure honoraire à l’Université de Montréal, a recensé différentes recherches qui ont été faites sur le sujet, en collaboration avec Claude Lessard, ancien président du Conseil supérieur de l’éducation et professeur émérite à l’Université de Montréal.
Ils sont tous les deux membres du collectif citoyen Debout pour l’école, qui propose des pistes de solutions pour « remettre l’éducation sur les rails ».
Égalité des chances
«Au cours des dernières années, il y a des ministres [de l’Éducation] qui ont affirmé que la taille des classes n’a aucun impact sur les apprentissages. Il y a une sérieuse discussion à y avoir autour de ça, puisque c’est faux», affirme M. Lessard.
L’effet se fait surtout sentir au début du parcours scolaire et en milieu défavorisé, expliquent les chercheurs.
La réduction du nombre d’élèves par classe a un impact particulièrement positif sur les élèves en difficulté, qui bénéficient ainsi de plus d’attention de la part de leur enseignant, ce qui contribue à accroître l’égalité des chances sur les bancs d’école, expliquent-ils.
La recherche démontre par ailleurs que les élèves participent davantage dans des petits groupes, y compris les élèves plus «discrets». «Il leur est plus difficile d’être invisibles», lance M. Lessard.
Réduire les inégalités scolaires
C’est pourquoi les chercheurs affirment que «les classes de petite taille contribuent à la réduction des inégalités non seulement scolaires, mais aussi sociales et culturelles, ce qui est central pour une société plus juste».
Les membres du collectif Debout pour l’école réclament une diminution du nombre d’élèves par classe de la maternelle à la fin du secondaire.
M. Lessard est bien conscient que cette revendication s’inscrit «à contre-courant» dans le contexte actuel, alors que la pénurie d’enseignants est bien réelle dans certaines commissions scolaires et que le gouvernement Legault veut implanter des classes de maternelle quatre ans dans toute la province.
L’enjeu n’en demeure pas moins important, affirme-t-il.