Québec assouplit le registre des armes à feu
Pas d’excès de zèle pour débusquer les retardataires, assure la SQ
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Le gouvernement Legault apportera des assouplissements au registre des armes à feu pour accommoder les chasseurs. La police ne traquera pas les retardataires qui n’auront pas enregistré leurs fusils d’ici la semaine prochaine.
« Après le 29 janvier, nos policiers vont devoir appliquer le règlement et la loi, mais on ne va pas faire du porte-à-porte pour vérifier les gens, a assuré hier le grand patron de la Sûreté du Québec, Martin Prud’homme, à l’Assemblée nationale. Notre intention, c’est d’encourager les gens [à inscrire leurs armes]. Ce n’est pas de les poursuivre. »
Il accompagnait la ministre Geneviève Guilbault, qui a réuni les représentants des chasseurs et du collectif PolySeSouvient sur la même tribune pour annoncer des rectifications au registre des armes à feu.
Le gouvernement Legault laisse tomber des « irritants » dénoncés par les amateurs de chasse, des modifications qui n’entreront toutefois pas en vigueur avant quelques semaines.
Les propriétaires de carabines et de fusils de chasse non restreints n’auront plus à fournir un numéro d’immatriculation ni d’informations quant à la longueur du canon. L’obligation d’aviser le service d’immatriculation lorsqu’on déplace une arme pendant 15 jours ou plus sera également modifiée.
Pas d’abolition
Il n’est pas question toutefois d’abolir le registre, comme le réclame toujours haut et fort la Fédération des chasseurs. « Le registre est là pour rester », a martelé mercredi la ministre de la Sécurité publique.
Même s’il souhaite toujours la disparition du registre, le directeur général de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs a salué la décision de la CAQ.
« Le système d’immatriculation, dont nous souhaitons par ailleurs toujours l’abolition, est désormais débarrassé de ses contraintes bureaucratiques inutiles », a dit Alain Cossette.
De son côté, la coordonnatrice du groupe PolySeSouvient, Heidi Rathjen, s’est réjouie que le gouvernement Legault refuse de mettre un terme au registre des armes à feu adopté par les libéraux de Philippe Couillard.
Le PQ satisfait
Le député Sylvain Roy, qui assistait au caucus hivernal du PQ à Sainte-Agathe-des-Monts, a salué les modifications qui étaient « essentielles pour rendre le registre acceptable, socialement, auprès des chasseurs ».
Lui-même chasseur, l’élu de Bonaventure refuse toutefois de dire s’il aurait préféré une abolition pure et simple du registre des armes à feu.
Il promet de se conformer à la loi et d’enregistrer ses armes sous peu. Récemment guéri du cancer, Sylvain Roy a souligné avoir eu d’autres préoccupations au cours des derniers mois.
Québec solidaire et le Parti libéral se sont dits satisfaits que le gouvernement caquiste maintienne le registre des armes à feu.
– Avec la collaboration de Patrick Bellerose
Quelques données
- À ce jour, 349 952 armes ont été inscrites au registre sur un total estimé de 1,6 million d’armes en circulation au Québec.
- Les citoyens ont jusqu’au 29 janvier pour immatriculer leurs armes.
- Les gens qui n’enregistreront pas leurs fusils de chasse non restreints ou leurs carabines d’ici la date butoir s’exposent à des amendes oscillant entre 500 $ et 5000 $.