Ronald Henry Tooma déclaré non criminellement responsable du double meurtre
Il ne pouvait pas juger de ses actes en raison de sa schizophrénie paranoïde
SEPT-ÎLES | Ronald Henry Tooma a été déclaré non criminellement responsable d’avoir tué sa femme et leur fille de deux ans et demi, mardi, au palais de justice de Sept-Îles. Les psychiatres considèrent qu’il n’était pas en mesure de juger de ses actes en raison de sa schizophrénie paranoïde.
Le double meurtre a été commis dans un logement de Sept-Îles, le 23 avril 2018. Le corps de la mère de famille, âgée de 25 ans, et celui d’un des enfants du couple y ont été retrouvés. Les deux avaient reçu plusieurs coups de couteau au thorax et à l’abdomen.
Selon la psychiatre Chantal Bouchard, l’accusé aurait commis les gestes afin de les protéger contre les visions d’horreur qu’il a eues les concernant. Il aurait reçu ces visions du futur par une micropuce installée dans son cou. Elle conclut dans son rapport d’expertise qu’il souffrait de schizophrénie paranoïde au moment des faits et qu’il n’était pas en mesure de juger de ses actions.
« Le ministère public ne s’est pas contenté d’un premier rapport et a demandé une deuxième opinion. Le Dr Sylvain Faucher en arrive aux mêmes conclusions et au même diagnostic que la première psychiatre », révèle la procureure de la Couronne, Me Marisol Guerrero-Clusiau.
Suggestion commune
La Couronne et la défense ont recommandé conjointement au juge Carl Thibault de déclarer l’accusé non criminellement responsable pour cause de troubles mentaux.
L’accusé a assisté à l’audience par visioconférence depuis l’Institut Philippe-Pinel et ne s’est pas adressé à la cour.
Le magistrat a entériné la recommandation des avocats et a ordonné que l’homme de 25 ans demeure détenu à l’Institut Philippe-Pinel.
La Commission d’examen des troubles mentaux devra évaluer son cas dans les 90 jours afin de déterminer s’il doit être libéré ou demeurer détenu dans un établissement hospitalier. Elle peut également fixer des conditions et prévoir des mesures pour assurer la sécurité du public. Le dossier est ensuite révisable chaque année.
« On va vérifier l’état mental de monsieur et sa dangerosité pour le public, audiences auxquelles nous allons être présents pour faire valoir certains arguments », indique Me Guerrero-Clusiau.
L’avocat de Ronald Henry Tooma, Me Jean-Luc Desmarais, a refusé de répondre aux questions des journalistes.