Pour La Voix, elle a «fait du Cynthia»
Cynthia Coulombe Bégin a eu carte blanche pour peindre les portraits géants des coachs
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Quand le nouveau réalisateur de La Voix, Jean-François Blais, a commandé à Cynthia Coulombe Bégin des portraits géants des quatre coachs pour décorer le studio, il lui a donné carte blanche. Ou presque. En fait, il ne lui a donné qu’une consigne : « Fais du Cynthia ! »
Et Cynthia Coulombe Bégin, une avant-gardiste connue pour brouiller des parties du visage de ses sujets, a « fait du Cynthia ».
Ou presque.
« Il fallait que les coachs se reconnaissent et que ce soit accessible pour le public, alors j’ai levé le pied de la pédale », admet-elle.
L’artiste-peintre, originaire de la Beauce, mais établie à L’Ancienne-Lorette, dit qu’elle s’attendait « à toutes sortes de réactions, autant négatives que positives ».
Or, à sa grande surprise, ses spectaculaires et colorées représentations de Lara Fabian, Marc Dupré, Alex Nevsky et Éric Lapointe font l’unanimité.
« Je m’étais préparée mentalement à ne pas réagir à la haine, aux gens qui seraient jaloux ou n’aimeraient pas ça. Finalement, j’ai reçu beaucoup de commentaires de partout au Québec et ce n’est que du positif », se réjouit la jeune trentenaire.
Besoin de chaleur
Jean-François Blais est vendu au style de Cynthia Coulombe Bégin depuis qu’il a utilisé ses toiles sur les écrans géants lors du dernier spectacle de la Fête nationale, dont il était le metteur en scène, sur les plaines d’Abraham.
Lorsqu’il a accepté de quitter En direct de l’Univers pour embarquer dans l’aventure La Voix, peu de temps après, il a tout de suite pensé à elle pour habiller les studios.
« Je voulais donner de la chaleur aux décors, en faire un lieu plus vivant et y intégrer de l’art visuel, je trouvais ça important », confie M. Blais.
Pour l’artiste, la commande était de taille. Dans tous les sens du mot. Il fallait faire vite et grand.
« J’étais supposée faire quatre tableaux de 48 pouces par 48 pouces et les réimprimer en très grands formats. Mais il y avait des problèmes de temps et techniques. J’ai donc décidé de faire les 8 pieds par 8 pieds originaux. Je n’avais jamais fait ça. J’avais peur. Je me demandais si j’allais trouver les toiles pour y arriver, d’autant plus que des 8 x 8, ça ne sort pas d’une maison. Ça ne passe pas dans une porte. Finalement, je les ai faites en trois parties démontables », relate celle qui a écumé toutes les boutiques de Québec pour trouver le matériel nécessaire.
Ses efforts en ont certainement valu la peine. « J’ai senti un impact en galerie. Je ne sais pas si c’est l’effet La Voix, mais j’ai vendu plus de toiles qu’à l’habitude. Chose certaine, ça donne un coup de pouce à ma carrière. »
♦ Cynthia Coulombe Bégin fera une performance en direct le 30 mars, à 13 h, à la galerie Le Luxart, à Montréal.
♦ Elle présentera sa prochaine exposition solo, Feel Moi, à la galerie Iris de Baie-Saint-Paul. Le vernissage aura lieu le 18 mai.
À qui les toiles ?
Comme les téléspectateurs, les coachs de La Voix ont été charmés par les toiles de Cynthia Coulombe Bégin.
À tel point que certains aimeraient bien repartir avec le tableau les représentant. Les toiles sont la possession de la production.
« Beaucoup de coachs se sont manifestés. Il y a eu du maraudage », s’amuse Jean-François Blais.
« La première fois, Lara était gênée de se voir si grand. Elle adorait la partie abstraite, le mouvement, la vague avec la matière. Ce fut un apprivoisement pour elle, mais là, selon la production, elle veut avoir sa toile », révèle Cynthia Coulombe Bégin.
Marilyn et John
Les coachs de La Voix ne sont pas les seuls artistes qui ont pris vie sur les toiles de la jeune peintre. Récemment, elle a peint plusieurs John Lennon et Marilyn Monroe avec sa touche personnelle qui consiste à brouiller les yeux avec une spatule.
« En enlevant ses yeux et en utilisant plusieurs couleurs de façon pop mais à la main, c’était une façon de la dépersonnaliser tout en revisitant l’esprit du pop art », dit-elle à propos de sa Monroe.
Sa méthode, analyse-t-elle, sied bien aux deux icônes. « Tout le monde imaginaire, le rêve, le discours et le mystère autour de l’assassinat de Lennon et Marilyn, ça faisait un beau fit. Je me suis vraiment amusée à les refaire. »