Premier budget caquiste: des milliards pour rénover et construire des écoles

Même si des milliards seront consacrés à la rénovation et à la construire d’écoles dans le réseau scolaire au cours des prochaines années, le gouvernement Legault revoit à la baisse son scénario de déploiement des maternelles 4 ans d’ici cinq ans.  

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En éducation, le budget déposé jeudi prévoit une hausse de 5,1% des dépenses en éducation, qui dépasse l’augmentation de 3,5 % prévue dans le cadre financier déposé par la Coalition avenir Québec (CAQ) en campagne électorale. La croissance des dépenses sera toutefois ramenée à 3,8 % pour deux années suivantes. 

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Pour rénover, agrandir et construire des écoles, le gouvernement Legault prévoit que le réseau scolaire pourra engager 6,1 milliards $ à partir de l’an prochain, une somme qui est nettement au-delà des attentes des commissions scolaires, qui réclamaient plutôt 1,6 milliard $. 

«On est agréablement surpris», lance Alain Fortier, président de la Fédération des commissions scolaires du Québec. Plus de la moitié (54%) des écoles de la province sont en mauvais état, selon les chiffres gouvernementaux.  

Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, précise qu’il s’agit d’une augmentation de 35% par rapport aux sommes prévues l’an passé. 

Avec ces sommes, Québec prévoit construire 1000 nouvelles classes et de nouvelles écoles secondaires. Les commissions scolaires se demandent toutefois si la main d’œuvre sera disponible pour réaliser tous ces travaux. 

3400 classes de maternelle 4 ans

D’ici cinq ans, le budget déposé par Québec jeudi prévoit que 436 millions $ seront consacrés au déploiement de la maternelle 4 ans, offerte à tous sur une base volontaire. 

Ce montage financier prévoit la création de 3400 nouvelles classes, a-t-on précisé jeudi au ministère des Finances, un scénario qui suppose que 50% des parents d’enfants de quatre ans optent pour l’école plutôt que les services de garde. 

En campagne électorale, la CAQ avait plutôt promis la création de 5000 nouvelles classes de maternelle pour les enfants de quatre ans. 

Activités parascolaires

Le budget prévoit l’ajout progressif d’une heure d’activités parascolaires à l’école par jour. Dès la rentrée, 21 millions $ serviront à financer cette mesure dans 140 écoles secondaires à travers la province. D’ici trois ans, toutes les écoles y auront accès, selon les documents budgétaires. 

Québec finance par ailleurs la création de 150 classes spécialisées pour la prochaine année scolaire, au coût de 20 millions $. 

Pour répondre aux besoins des élèves en difficulté, le gouvernement Legault met en place un «seuil minimal» de services professionnels pour chaque école : 47 millions $ permettront de recruter davantage d’orthopédagogues, de psychoéducateurs et d’orthophonistes à la rentrée, ce qui pourrait représenter entre 500 et 600 embauches indique-t-on du côté syndical. 

Cette somme est toutefois nettement en dessous des attentes, puisque la Fédération des professionnels de l’éducation avait plutôt chiffré les besoins à 160 millions $. 

Les syndicats représentant le personnel scolaire sont d’ailleurs déçus de ce premier budget du gouvernement Legault. 

«Pour un gouvernement qui avait fait de l’éducation sa priorité, il est passé à côté», lance Sonia Éthier, présidente de la Centrale des syndicats du Québec. 

Cette dernière déplore que le gouvernement ne fasse pas plus pour contrer la pénurie d’enseignants. Québec a néanmoins réservé 16 millions $ pour accorder des bourses aux meilleurs étudiants qui opteront pour l’enseignement, une nouveauté. De plus, 5 millions $ permettront de mettre en place un programme national de mentorat auprès des jeunes enseignants, tel que promis. 

Budget en éducation pour 2019-2020   

• Une heure d’activité parascolaire par jour dans 140 écoles : 21 millions$   
• 150 nouvelles classes spécialisées : 20 millions $   
• Seuil minimum de services professionnels dans chaque école : 47 millions $   
• Aide à la réussite dans les milieux défavorisés : 25 millions $   
• 250 nouvelles classes maternelle 4 ans : 36 millions $     
• Deux sorties culturelles par élève par année et achat de livres: 15 millions $ (provenant du ministère de la Culture)  

CE QU’ILS ONT DIT   

«Le printemps va être tardif pour les écoles publiques qui peinent à se sortir de l’hiver imposé par l’ancien gouvernement. Ce budget est en deçà de nos attentes.» 

– Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l’enseignement

«Ce n’est pas le budget de l’éducation. C’est décevant pour un gouvernement qui a fait de l’éducation sa priorité. Il est passé à côté de sa cible.» 

– Sonia Éthier, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement

«Notre réaction est extrêmement positive. Au cours des 15 dernières années, c’est du jamais-vu en terme d’investissement en éducation.» 

– Alain Fortier, président de la Fédération des commissions scolaires du Québec

Rémunération des stages étudiants: pas d’argent maintenant, mais il y en aura à la rentrée, affirme Roberge  

Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, assure que «des millions» seront disponibles dès la rentrée pour compenser financièrement les stages des étudiants, même si aucune somme n’est présentement inscrite à ce chapitre dans le budget déposé jeudi.

La déception était vive dans les rangs des étudiants, qui réclament depuis plus de deux ans une rémunération ou une compensation financière pour les stages qu’ils réalisent sur le marché du travail pendant leur formation. 

«Le gouvernement n’a pas fait ses devoirs sur la question des stages, la priorité des étudiants était très claire. C’est une déception», a affirmé Guillaume Lecorps, président de l’Union étudiante du Québec. 

Lors d’une mêlée de presse, le ministre Roberge a toutefois indiqué que l’argent sera au rendez-vous dès cet automne pour compenser financièrement des stagiaires selon des scénarios qui seront connus en avril. 

«Ces scénarios-là seront financés et il y aura, dès septembre prochain, certains stages qui pourront être compensés ou rémunérés», a-t-il affirmé.