J’ai pris un virage zéro déchet et ce n’était pas si compliqué que ça
Après 15 ans de végétarisme, quelques autres de locavorisme et une passion pour tout ce qui est écolo, j’ai commencé à m’intéresser au mouvement zéro déchet. Aujourd’hui, je suis «la fille zéro déchet» du bureau et de mon cercle d’amis.
Bien sûr, je produis encore des déchets alimentaires et résidus de jardin: l’équivalent d’un sac d’épicerie toutes les deux semaines pour ma blonde et moi. Ce que contient ce dernier, d’ailleurs, provient majoritairement des ablutions matinales de Paul, notre valeureux caniche royal.
Pourtant, c’est beaucoup moins que la moyenne canadienne annuelle, qui est d'environ 300 kilos par personne, selon des données de 2012 dévoilées dans un rapport de l'ALENA.
Voici comment j’ai réussi à aligner mes valeurs avec mon comportement.
Être prévoyant
Adopter un mode de vie zéro déchet, ça implique de créer de nouvelles habitudes. Traîner une bouteille d’eau réutilisable, par exemple, mais aussi un petit sac en tissu pour les achats de muffins improvisés, une tasse pour son café du matin, une serviette en tissu pour remplacer les jetables, une coupe menstruelle au lieu des tampons, etc.
S’équiper engendre des dépenses considérables au départ, mais elles m’assureront des économies au long terme.
Cela dit, pas besoin de devenir backpacker à temps plein pour sauver la planète. Le zéro déchet, c’est aussi faire des choix.
Savoir dire non
Si j’oublie ma tasse réutilisable, je n’achète pas de café pour emporter. J’ai décidé d’être ferme avec moi-même et de refuser les excuses. À 5 $ le cappucino, ça finit par paraître à la fin de l’année!
Refuser, ça marche aussi pour les circulaires, le suremballage à l’épicerie et les échantillons en pharmacie. Si la fruiterie du coin s’entête à emballer ses oranges dans du styromousse et de la pellicule plastique, je change d’épicerie, c’est tout.
Faire ses courses autrement
Je suis abonnée à un service de panier d'épicerie qui me permet de manger local, saisonnier et bio pour un prix qui convient à mon budget. Pour le reste, j’achète en vrac: riz, lentilles, farine...
J’essaie de limiter le nombre d’aliments dans mon garde-manger pour éviter le gaspillage alimentaire, qui, selon un rapport de la FAO, coûte 17 milliards de dollars par an aux Canadiens. Si j’achète des aliments préparés, je privilégie ceux dont l’emballage n’est pas à usage unique.
Acheter durable et local
Mieux vaut investir dans des ustensiles de cuisine de qualité plutôt que dans des articles du magasin à un dollar que je vais devoir remplacer (et donc jeter) chaque année. Il en va de même pour toutes mes autres possessions: vêtements, outils, accessoires électroniques, etc.
Moins acheter en général
Le mouvement zéro déchet, c’est aussi une affaire de minimalisme et de réduction des acquis. On utilise ce qu’on possède avant d’acheter du neuf!
Et pas besoin d’être mathématicien pour comprendre que moins consommer, ça veut dire moins dépenser et mieux économiser pour des projets à moyen et à long terme.
Qui sait, un nouveau mode de vie pourrait financer votre prochain voyage... à condition de vous procurer des crédits carbone, évidemment.
Je ne suis pas parfaite: j’achète des barres tendres de temps en temps, je consomme du chocolat loin d’être équitable plusieurs fois par année et je suis encore rebutée par le concept de coton-tige réutilisable.
Même des figures phares du mouvement s’entendent pour dire que le zéro déchet est un concept vers lequel tendre plutôt qu’un idéal à atteindre. Le fameux pot Mason de déchets en un an, ce n’est pas pour tout le monde.
Être zéro déchet, est-ce que c’est difficile? La plupart du temps, non, mais il y a des jours où faire un détour pour aller au vrac quand l’épicerie est au coin de chez moi, ça prend un effort supplémentaire. Mais au final, je suis fière de faire ma part d’efforts pour la planète, aussi petite soit-elle.
Pour aller plus loin :
• Ce rapport de la Commission de l’écofiscalité du Canada, qui offre des solutions économiques pour améliorer nos systèmes de gestion des déchets
• Le blogue de Béa Johnson, pionnière du mouvement
• L’Association québécoise Zéro Déchet
• Le Festival Zéro Déchet de Montréal a lieu chaque automne