Soloparentale d’occasion
Les hauts et les bas de la vie de maman, racontés avec franchise et autodérision
L’autre jour, une amie me disait « Je ne sais pas comment tu fais pour tout faire toute seule. Avec ton chum qui part tout le temps, tu es comme une mère monoparentale ! »
Sa remarque tout à fait anodine visait clairement à complimenter mes qualités de femme-orchestre (au sens figuré, hein !), mais à mon avis, manquait un tantinet de considération pour celles qui élèvent leurs enfants seules. Vraiment seules.
Bien que je doive souvent conjuguer avec les absences répétées de mon mari, ma vie est bien loin de flirter avec la monoparentalité. J’ai marié un homme passionné, dévoué, travailleur.
Comme son travail implique qu’il doit s’absenter sur des périodes plus ou moins longues, c’est souvent bibi qui garde le fort. Cela dit, au bout d’une journée particulièrement éprouvante (pour ne pas dire de marde), t’sais ce genre de journée où rien ne va plus, que le plus vieux se la joue ado version mini et que le bambin réclame mes bras 24/7, au final, j’ai toujours quelqu’un à qui parler. Quelqu’un qui comprend. Un partenaire, quoi. En équipe, on trouve des solutions, on s’aide, on se soutient. Même lorsque des milliers de kilomètres nous séparent. C’est mon Jack, je suis sa Rebecca (pour ceux qui connaissent This Is Us).
Qu’il parte quelques jours ou plusieurs semaines, je sais que la maison sera en ordre, le plein d’essence fait, l’épicerie gérée et que les gardiennes potentielles sont sur le qui-vive en cas de besoin. Bref, il part en m’offrant la tranquillité d’esprit.
Grâce à son dévouement et aux sacrifices qu’il fait chaque jour, on arrive à s’organiser pour que je puisse travailler de la maison et rester près de nos enfants alors qu’ils sont encore tout jeunes. Il me permet de vivre une foule de précieux moments qu’on ne reverra jamais. Je suis si reconnaissante pour ce luxe que je ne pourrais probablement pas me permettre si j’étais mère monoparentale.
Son absence est aussi dure (sinon plus) pour lui que pour moi.
Un pilier
Bien que je doive souvent jongler en solo avec les courses, mes contrats, les rendez-vous et la routine des garçons, j’ai le bonheur de pouvoir tenir la main de mes bébés, les bécoter, partager leurs fous rires, plonger mon regard dans leurs petits yeux brillants. Ensemble, on peut se coller à l’infini pour s’ennuyer de papa. De l’autre côté de l’océan ou dans un motel cheap du Lac-Saint-Jean, mon mari, lui, est seul à travailler, à s’ennuyer de moi et de ses petits gars.
Oui, des fois, j’ai de la broue dans le toupet. Mais contrairement à une mère monoparentale, je finis toujours par avoir un petit répit, une épaule sur laquelle m’appuyer, une oreille pour me confier. J’ai mon pilier. Et ça, ça fait toute la différence.
Alors, monoparentale ? Non. Soloparentale ? À l’occasion.