Positiver son alimentation
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Nutritionniste et docteur en nutrition, Hubert Cormier explique comment positiver son alimentation et développer des réflexes santé dans son nouveau livre, Tout est permis. Avec lui, exit la pesée quotidienne, les interdits et les calculs : il faut penser autrement et considérer la valeur nutritionnelle des aliments pour améliorer ses habitudes.
Dans ce nouvel ouvrage, Hubert Cormier explique quels petits gestes peuvent avoir un gros impact sur la santé des gens. Son approche est déculpabilisante, pleine de bon sens et réaliste.
« On vit dans un monde où les recherches en nutrition se contredisent constamment, où les manchettes ont des titres sensationnels et accrocheurs. Souvent, c’est négatif, tout ce qu’on entend par rapport à l’alimentation. J’avais envie de proposer une approche totalement contraire : l’action de rendre positif, c’est positiver », dit-il, en entrevue.
Positiver son alimentation, poursuit-il, permet aussi de faire grimper son niveau de motivation. « J’ai eu envie de faire un livre pour expliquer, une fois pour toutes, que oui, on peut manger un peu de tout, mais qu’il y a une bonne façon de voir les choses. »
Le gros bon sens
On commence par quoi ? « On s’assoit et on utilise le gros bon sens. J’aime le fait de désapprendre pour mieux apprendre. On ne part pas tous de la même place, au niveau alimentaire. Il y en a pour qui ça peut apparaître comme une montagne, et d’autres qui ont déjà une alimentation saine et pour qui bien manger fait déjà partie de leur quotidien. »
Ensuite, il faut retenir que tout est permis dans l’alimentation et qu’il y a une place pour les aliments « plaisir ». La culpabilité, rappelle-t-il, est une émotion négative qui risque d’engendrer d’autres problèmes. « Des troubles du comportement alimentaires peuvent découler de cette culpabilité. »
Il précise. « Quand on résiste trop longtemps et qu’on va finalement manger notre pointe de pizza ou notre barre de chocolat, on va se sentir coupable, en échec, déçu, démotivé. Quand tout est permis, ça fait en sorte qu’on enlève la classification des aliments comme étant bons ou mauvais pour la santé. »
Valeur nutritionnelle
Hubert Cormier suggère de classer tous les aliments selon leur valeur nutritionnelle. « Il y a des aliments qui ont une valeur nutritionnelle élevée, d’autres qui ont une valeur nutritionnelle faible. Ça va nous dicter la fréquence de consommation de ces aliments. »
Exemple ? Les aliments à valeur nutritionnelle élevée seront intégrés dans l’alimentation quotidienne, d’autres aliments seront réservés à la consommation occasionnelle, qu’on mangera une ou deux fois par semaine, et d’autres seront des aliments d’exception, qu’on ne mangera qu’une ou deux fois par mois.
« Sachant qu’on peut manger un peu de tout, ça fait en sorte qu’on arrive à mieux gérer ses comportements alimentaires. La clef, c’est la fréquence. » Les aliments quotidiens sont ceux qui sont prônés dans le Guide alimentaire, comme la moitié de l’assiette en fruits et légumes, les aliments riches en grains entiers, de bonnes sources de protéines, majoritairement végétales.
Les aliments occasionnels représentent un dessert, comme un yogourt glacé, un pouding à la vanille ou un muffin. Les barres de chocolat et les croustilles, le maïs soufflé au cinéma font partie des aliments d’exception.
Voit-on des résultats, quand on arrive à positiver l’alimentation ? « On est davantage dans le plaisir. Et le plaisir, c’est toujours associé à un meilleur poids, à des meilleurs comportements alimentaires. On se tient loin de la culpabilité. »
- Hubert Cormier est docteur en nutrition et nutritionniste, membre de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec.
- Il est très actif sur les réseaux sociaux et présente des conférences.
- Il propose une collection de sacs à collation écologiques et réutilisables dans sa boutique en ligne (hubertcormier.com).
- Un jeu de cartes de motivation complémente son livre.
Extrait
« Vous connaissez sans doute l’expression “On mange d’abord avec les yeux”. Cela s’applique également pour tout ce que nos yeux croisent dans la cuisine. Faites de cette pièce un environnement favorisant la saine gestion du poids en prenant soin de bien ranger, idéalement dans des contenants opaques, tous les aliments qu’il pourrait être tentant de grignoter. L’envie sera moindre si vous ne les voyez pas à chaque passage devant la cuisine. »
- Hubert Cormier, Tout est permis, Éditions La Semaine