Une édition à la hauteur des attentes pour Où tu vas quand tu dors en marchant...?
Où tu vas quand tu dors en marchant... ? charme par son originalité et son unicité
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Après un faux départ, jeudi, en raison d’une pluie trop insistante, le spectacle déambulatoire Où tu vas quand tu dors en marchant... ? se déploie, depuis vendredi, aux abords de la rivière Saint-Charles, dans le secteur Pointe-aux-Lièvres. La cuvée 2019, qui propose de toutes nouvelles aventures, est à nouveau à la hauteur des attentes et bénéficie du côté un peu «nature» des lieux, avec la ville faisant partie du décor.
Le Pont Lavigueur est tout à fait méconnaissable.
Il est transformé en une zone de lévitation avec des acrobates au-dessus de nos têtes et dans la structure, et des anges qui nous invitent à toucher le ciel.
«C’est quand la dernière fois que tu as regardé les étoiles?», disent-ils.
Points de suspension est «le» tableau de la cuvée 2019 de Où tu vas quand tu dors en marchant...? Une immersion totale dans un autre monde, avec une superbe trame sonore pré-enregistrée et avec un beau segment interprété en direct par une fascinante pianiste. Un tableau «zen» et planant où on aurait envie d’être en permanence.
À l’Anse-à-Vaillant, on a recréé, en accéléré, une saison de pêche.
On se retrouve dans un village de pêcheurs avec une belle galerie de personnages et où il y a beaucoup de mouvement.
On prépare les repas, les excursions de pêche, on travaille fort, on décortique un homard, on trinque au bar, on s’aime et on fait la fête. Ce qui donne droit à une belle séquence pleine de vie et particulièrement festive, en chant et en musique, sur le pont.
À travers tout ce monde, fort occupé, un conteur d’histoires, interprété par Jack Robitaille, cherche à se faire entendre. Des images de bateaux, de mouettes et de la mer, qui s’anime, sont projetées sur un écran formé de plusieurs conteneurs. Une journée de pêche qu’on a envie de revivre plusieurs fois. Un très beau tableau.
Pendant que des vélos, une tondeuse, une carcasse de voiture et autres objets de consommation sont entremêlés dans un embâcle sur le bord de la Saint-Charles, un groupe de jeunes fêtards s’éclatent sur une embarcation.
On abuse de l’alcool, on s’éclate et on danse au son d’un DJ. Ils sont seuls au monde, se foutent de tout et sont insouciants pendant que le monde s’écroule. Une image forte dans un tableau un peu statique où l’on devient voyeur.
Zone de camping pour excentriques et marginaux, Terre promise propose plusieurs stations, où l’on retrouve des personnages étranges, colorés et particuliers.
Il y a Juliette et Raymonde qui tentent, tels des médecins de guerre, de sauver des flamands roses, Steve et Sandra qui pêchent des bas dans des laveuses, deux Sylvie qui sont liées par une tresse unique, Pierre, un superhéros maladroit, incapable de monter une tente, et Bruno qui imite des oiseaux et qui, sur le toit de son éconoline-nid, chante L’Oiseau de René Simard.
Ce tableau, qui s’ouvre dans la joie, avec l’ouverture de la piscine, et où la vie est pas mal belle, est un hommage à l’excentricité, dans lequel on peut facilement passer une heure, si l’on veut découvrir les nombreux personnages.
Le long de la Saint-Charles, près de l’école Cardinal-Roy, Vano Hotton a eu la bonne idée de réinventer, avec ingéniosité et subtilité, plusieurs édifices et éléments distinctifs de la ville de Québec.
Il y a, entre autres, les bateaux de croisière qu’il faut regarder attentivement, afin de découvrir leur deuxième sens, un Centre Vidéotron qui est devenu une soucoupe volante, une course de canots qui se déroule au bas de la Chute Montmorency et l’usine de la White Birch et ses nuages de fumée. On peut même circuler sur le vieux Pont de Québec.
Jeux d’échelles est un tableau contemplatif, sans comédiens, mais qui fascine par les petits détails et les jumelages réussis.