Jacques Rougeau père est décédé
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L’ancien lutteur québécois Jacques Rougeau père est mort lundi à l’âge de 89 ans des suites d’une fibrose pulmonaire, a annoncé sa famille dans un communiqué émis mardi.
Celui qui est né le 27 mai 1930 constitue l’un des grands noms de l’histoire de la lutte dans la Belle Province. Il a commencé à lutter en 1955, mais considérant le tout peu payant, il est demeuré inactif une dizaine d’années avant de revenir dans l’arène en 1965 au sein des As de la lutte. Le frère de Jean «Johnny» Rougeau a partagé le même ring que plusieurs figures connues d’ici durant les décennies 1960 et 1970. The Sheik, Abdullah the Butcher, Hans Schmidt et le célèbre Maurice «Mad Dog» Vachon l’ont d’ailleurs affronté entre les câbles.
«C’était un lutteur respecté dans toute l’industrie, crédible et d’une loyauté implacable à l’égard des gens qu’il appréciait. Avec sa prestance dans le ring, il en a imposé et il s’est démarqué», a commenté son fils Raymond Rougeau en entrevue téléphonique.
«Son frère a été le Rougeau le plus populaire, mais la dynastie de la famille vient de Jacques père. C’est grâce à lui que nous avons notre famille royale de la lutte au Québec», a de son côté mentionné l’historien de la lutte Patric Laprade, tout en rappelant le parcours des quatre enfants - Jacques, Raymond, Armand et Joanne - du principal intéressé dans le milieu de la lutte à un moment de leur vie.
Des combats importants
Sans contredit, le paternel a laissé sa marque, lui qui a également livré des combats à l’étranger, aux États-Unis et au Japon, notamment.
«Il y a eu ce fameux gala au parc Jarry en 1972. On retrouvait un Rougeau dans chacune des trois finales : Johnny contre Abdullah, Jacques [père] face au Sheik et Raymond contre Don Serrano. La foule était de 26 237 personnes et à ce jour, il s’agit de la deuxième plus grosse assistance de l’histoire pour un événement de lutte au Québec», a souligné Laprade.
Puis, en 1974, un duel face à «Mad Dog», choc qui fut l’un des plus gros de la carrière de Jacques Rougeau père, n’a pas été de tout repos.
«Dix jours avant, il avait eu un os fracturé dans sa jambe et le matin du combat, j’ai scié son plâtre [pour qu’il puisse aller lutter]. [...] Après, il est retourné à l’hôpital pour un nouveau plâtre. Son médecin n’était pas heureux, il lui avait dit qu’il ne souhaitait pas le revoir si jamais ça se reproduisait. Cela montre à quel point il était dur avec son corps», a expliqué Raymond Rougeau.
Le paternel a disputé son dernier combat en décembre 1984, avant d’effectuer une brève présence dans le ring aux côtés de ses fils Jacques et Raymond une quinzaine d’années plus tard.
Loin des projecteurs
Même s’il pratiquait un métier public, Jacques Rougeau père était un homme privé.
«Il n’accordait pas d’entrevue, n’était pas dans les photos et ne cherchait pas nécessairement l’attention. Par contre, les gens le respectaient. Il n’avait pas d’ennemi, ni de problème», a affirmé Raymond Rougeau.
«Mais si, pour vous, il était un lutteur populaire, pour nous, il était un mari, un père, un
grand-père et un arrière-grand-père tout autant aimé et estimé. Il était la force tranquille de notre famille et son départ est et sera très douloureux», ont ajouté ses proches dans leur communiqué.