50 ans de Woodstock: voici 13 choses qui ont marqué cet événement mythique
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On attendait 50 000 spectateurs. Il en est venu 500 000 sur les terres agricoles de Max Yasgur, à Bethel, dans l’État de New York. La route menant à l’événement, prise d’assaut par une impressionnante vague de hippies, a été complètement paralysée, les organisateurs ont rapidement été dépassés et débordés par la situation, la pluie, la boue et les gens nus ; les trois jours de paix et de musique appelés Woodstock, dans l’État de New York, ont inscrit les 15, 16, 17 et 18 août 1969 dans l’histoire du rock.
Voici 13 choses qui ont marqué cet événement fondateur du rock.
1. Gratuité
Le prix d’entrée, pour les trois jours de Woodstock, était de 18 $. Avec une marée humaine inattendue qui se présente sur le vaste site, il devient impossible de contrôler les accès. Des clôtures sont renversées et l’événement est déclaré gratuit par les organisateurs. Une foule évaluée à 200 000 spectateurs était sur le site en soirée.
2. L’hymne national américain de Jimi Hendrix
Jimi Hendrix devait jouer le dimanche soir. Le guitariste gaucher monte sur scène à 9 h le lundi matin. La majorité des gens ont quitté le site et il reste environ 30 000 spectateurs lorsqu’il interprète sa version électrique de l’hymne national américain avec des bruits de bombardement et d’écrasement d’avion.
3. Les débuts de CSNY
La formation Crosby, Stills, Nash & Young avait donné un seul spectacle avant de jouer à Woodstock, vers 3 h du matin, dans la nuit de dimanche à lundi. Neil Young venait de se joindre au trio qui venait de lancer son premier album. Le groupe avait donné son premier concert deux jours plus tôt à Chicago.
4. Les plus payés
Les 32 groupes qui ont participé à Woodstock se sont partagé 172 000 $. Jimi Hendrix, Blood Sweat and Tears, The Who, Joan Baez et CCR ont été les plus payés, avec des cachets allant de 10 000 $ à 18 000 $. Parmi les groupes qui ont refusé l’invitation des organisateurs, on retrouve Simon & Garfunkel, Led Zeppelin, The Byrds, Chicago, The Moody Blues, Frank Zappa, les Stones, Jethro Tull et les Doors.
5. Expulsé à coups de guitare électrique
Les Who montent sur scène à 5 h du matin dans la nuit de samedi à dimanche, pour interpréter la presque totalité de leur opéra rock Tommy. Durant Pinball Wizard, le guitariste Pete Townshend expulse, à coups de guitare électrique, un activiste qui voulait faire un discours politique concernant l’arrestation d’un poète détenu pour possession de marijuana.
6. Le Freedom de Richie Havens
La formation Sweetwater, qui devait lancer l’événement le 15 août, s’est retrouvée coincée sur l’autoroute 17B menant au site. Terrifié, Richie Havens est catapulté sur les planches, après trois heures de retard, pour lancer Woodstock. Il devra jouer plus longtemps que prévu. Il improvisera Freedom qui deviendra un des moments marquants du festival.
7. Joe Cocker
Après une première ondée le vendredi, la pluie est de retour durant la prestation de Joe Cocker et de son Grease Band, le dimanche en fin d’après-midi. Il électrifiera la foule avec une impressionnante version de With a Little Help from My Friends, des Beatles. Un orage paralysera l’événement jusqu’à 18 h 30.
8. Financement d’un studio
Michael Lang avait 24 ans lorsqu’il a mis sur pied le festival Woodstock avec ses partenaires. Le producteur a créé cet événement dans le but de financer l’achat d’un studio d’enregistrementMedia Sounds, dans la ville voisine de Woodstock. Le fermier Max Yasgur a loué ses 243 hectares de terrain aux organisateurs pour 10 000 $.
9. En hélico
Le personnel de la Stewart Air National Guard Base, située dans l’État de New York, a participé à l’événement en transportant par hélicoptère les artistes et formations qui devaient se produire à Woodstock.
10. Les interventions
En tout, 5162 interventions médicales ont été effectuées sur le site : 797 liées à la consommation de drogue, deux naissances, quatre fausses couches et trois décès – un en raison d’une surdose, un accidentel et un autre survenu à la suite d’une crise d’appendicite.
11. État d’urgence
Le matin du 17 juillet, Nelson Rockefeller, le gouverneur de l’État de New York, communique avec les organisateurs pour leur dire qu’il pense envoyer 10 000 militaires sur le site. On réussit à le convaincre que ce n’est pas une très bonne idée.
12. Éditions anniversaires
Des éditions anniversaires ont été présentées pour souligner les 25e et 30e anniversaires de Woodstock. L’édition 1994, qui s’est déroulée à Saugerties, a réuni Collective Soul, Nine Inch Nails, Metallica, Aerosmith, Primus, RHCP, Peter Gabriel, Green Day, Santana et plusieurs autres. L’édition 1999, qui mettait en vedette Live, The Roots, The Offspring, Korn, le Dave Matthews Band, Kid Rock, Rage Against the Machine, Metallica, Megadeth, Our Lady Peace et les Red Hot Chili Peppers, a été plus chaotique. Une sorte d’émeute est survenue après la performance de Limp Bizkit sur les terres de Rome, dans l’État de New York.
13. Le 50e anniversaire
À un mois du cinquantième anniversaire de Woodstock, on ne sait toujours pas si l’événement prévu les 16, 17 et 18 août aura lieu. L’endroit n’a toujours pas été déterminé et les billets n’ont toujours pas été mis en vente.
Des prestations mémorables
Vendredi
- Richie Havens
- Swami Satchindananda
- Sweetwater
- Bert Sommer
- Tim Hardin
- Ravi Shankar
- Melanie Safka
- Arlo Guthrie
Samedi
- Joan Baez
- Quill
- Country Joe McDonald
- Santana
- John B. Sebastian
- The Keef Hartley Band
- The Incredible String Band
- Canned Heat
- Mountain
- Grateful Dead
Dimanche
- Creedence Clearwater Revival
- Janis Joplin
- Sly and the Family Stone
- The Who
- Jefferson Airplane
- Joe Cocker & The Grease Band
- Country Joe & The Fish
- Ten Years After
- The Band
Lundi
- Johnny Winter
- Blood, Sweat and Tears
- Crosby, Stills, Nash and Young
- Paul Butterfield Blues Band
- Sha Na Na
- Jimi Hendrix
La mémoire du rock
Photographe officiel de l’événement, Elliott Landy a vécu, sur le terrain, les quatre journées de Woodstock. Le Journal a eu l’occasion de s’entretenir avec celui qui réside dans la ville de Woodstock.
Est-ce que vous êtes en mesure d’évaluer le nombre de photos que vous avez prises durant l’événement?
Soixante-seize rouleaux de film de 36 poses.
Ce qui veut dire 2736 photos en tout.
Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit, 50 ans plus tard, lorsque vous repensez à cet événement devenu mythique?
Les gens, à cette époque, avec leurs valeurs, faisaient des efforts pour que le monde devienne meilleur. Ils ont réalisé, à Woodstock, qu’ils faisaient partie d’une communauté qui se tenait. Il s’agissait d’une opportunité d’apprendre comment vivre adéquatement dans une société pacifique. Woodstock a été un exemple de cette philosophie qui fonctionnait et qui s’est manifesté dans la vraie vie. Je trouve un peu dommage de voir que la société n’a pas plus tiré de leçons que ça de cette belle expérience.
Quels ont été vos moments musicaux préférés?
Il y a toute la performance de Richie Havens, mais surtout, le moment où il a chanté Freedom. Il y a aussi Joe Cocker avec With a Little Help From My Friends, Janis Joplin, Swami Satchidananda, lorsqu’il s’est adressé à la foule, et le discours de paix prononcé par le fermier Max Yasgur.
Est-ce que vous avez eu peur que la situation dégénère?
Jamais. Il existait un climat de confiance mutuelle entre les gens. Les seuls qui avaient peur, c’était la police. Le gouverneur a envisagé d’envoyer des unités, et il a réalisé rapidement que ça aurait pu tourner à l’émeute. La police et les militaires ne sont pas allés à Woodstock. Des gens fumaient de la marijuana, ce qui était illégal, et d’autres se sont dénudés pour aller se baigner. Ce ne sont pas des choses très dangereuses. Les gens ont organisé leurs espaces. Les gens étaient libres et formaient une société. Woodstock a été un succès parce que personne ne contrôlait personne. Les gens ont été laissés à eux-mêmes, et c’est ce qui explique le succès de Woodstock.
Est-ce que cette expérience a été marquante?
Je ne dirais pas. J’étais là pour travailler. Je n’étais pas dans la même ambiance que les gens qui [assistaient]. Linda, ma conjointe, qui a vécu l’événement, a raconté que les gens ne formaient qu’un. C’est le sentiment qui émane de ceux qui y ont participé. Ce fut une expérience humaine.