«Sous un ciel d’abîme» de Steve Laflamme: mort insolite à Québec
Coup d'oeil sur cet article
Après avoir fait une entrée remarquée dans la littérature policière avec Le chercheur d’âme, un thriller très bien accueilli, le romancier Steve Laflamme présente une nouvelle enquête se déroulant en partie à Québec, Sous un ciel d’abîme. Activisme extrême, occultisme, démons intérieurs, crimes abjects : Xavier Martel, devenu détective privé, a fort à faire pour élucider la mort insolite de Corine Quintal.
Au fil de son enquête, Xavier Martel découvre que la victime était liée à une organisation aux activités controversées, dirigée par un individu dangereux.
En parallèle, à Montréal-Nord, Donatien Deveau cherche à venger la mort de sa jeune sœur. Les destins de Martel et Deveau vont finir par se croiser.
«C’est un roman sur lequel j’ai travaillé pendant trois ans et demi», note Steve Laflamme en entrevue.
«Dans le premier roman, Le chercheur d’âme, il était question de la lutte, parce que c’était un thème que je voulais explorer. Dans le deuxième, je me suis laissé porter par l’univers qui était suggéré par le type de personnages que je voulais créer. J’étais bien intrigué par les gangs de rue de Montréal-Nord. Ce thème m’a amené ailleurs.»
Il a fait ses recherches consciencieusement.
«Ça a l’air d’un gros cliché, mais quand tu consultes les statistiques de la police, Montréal-Nord, c’est encore un des deux-trois quartiers ben hot à Montréal, dans la criminalité. Je voulais explorer ce côté. Il y a deux intrigues en parallèle, dans ce roman, et Donatien Deveau est un jeune de 21 ans qui flâne dans les rues sans véritablement se laisser tenter d’embarquer dans un gang. Mais par la force des choses, il va finir par fricoter avec du monde pas recommandable.»
Organisations criminelles
Steve Laflamme dit qu’il a longtemps lu des romans mettant en scène des tueurs en série, puis il s’est lancé dans la lecture de romans qui traitaient des gangs, du crime organisé, des cartels de drogue mexicains.
«À plus petite échelle, j’ai voulu m’approprier ça un peu, dans la mesure que permet le territoire du Québec et la réalité québécoise. Je trouve toujours fascinant l’espèce de contrôle très structuré qu’une organisation peut avoir sur ses pions.»
Ce qu’il décrit dans le roman fait peur. «À Québec, en 2002, quand il y a eu l’opération Scorpion, et que des jeunes Haïtiens ont été arrêtés pour proxénétisme, on disait que ces jeunes faisaient partie d’une cellule québécoise de gangs très violents dont le point d’origine est Los Angeles. On pense que ça se passe juste aux États-Unis, mais il y a des ramifications jusqu’ici.»
Monde souterrain
Il compare ces activités à un monde souterrain. «Nous, on marche à la surface, on n’est pas trop conscient de ce qui se passe, mais en dessous, il se trame toutes sortes de choses.»
Et pour que son personnage de Xavier Martel soit fort, soit bon, il fallait que son vis-à-vis soit machiavélique, qu’il ait du pouvoir et qu’il soit animé de mauvaises intentions, dit-il. «Autant dans Sous un ciel d’abîme il y a des petits malfrats, autant il y a un personnage qui est très fort, très manipulateur, très organisé, à cause de ses blessures du passé. Et ça, pour moi, c’est du bonbon.»
- Steve Laflamme enseigne la littérature au cégep de Sainte-Foy.