«Ç’a été difficile sur le plan psychologique» - Derick Brassard
«Je me considère comme un joueur offensif, et lorsque tu ne touches pas à la glace, peu de gens comprennent que tu ne peux être toi-même. Ç’a été quand même difficile sur le plan psychologique.»
En écoutant Derick Brassard parler de la dernière saison, on pourrait déduire que le Gatinois semble s’être perdu. On peut d’ailleurs le comprendre, puisqu’il a joué pour trois équipes différentes, dont une qui comptait dans ses rangs Sidney Crosby, Phil Kessel et Evgeni Malkin.
«J’avais une très bonne relation avec l’entraîneur à Pittsburgh, mais ça pouvait prendre beaucoup de temps avant que je foule la glace», a-t-il confié, vendredi, lors d’un entretien avec TVA Sports au Centre des loisirs de Westmount.
Puis en février, l’attaquant de 31 ans est passé des Penguins aux Panthers de la Floride, qui l’ont échangé à leur tour à l’Avalanche du Colorado après seulement 10 matchs – lors desquels il a inscrit quatre points. Sa moyenne globale d’utilisation était de 15 minutes par match en 2018-2019.
À Denver, le séjour de Brassard n’a pas été fructueux. Il n’y a pas eu de «Big Game Brass», le printemps dernier. Mais à sa défense, le joueur n’a jamais réellement pu s’adapter aux rôles qui lui ont été attribués tout au long de la saison. Au cumulatif, il a amassé 14 buts et 23 points en 70 rencontres: son pire rendement dans la LNH, excluant son année en tant que recrue.
«Les années précédentes, j’avais été performant en séries. J’ai eu une mauvaise année, et les gens pensent seulement à ça. C’est normal», a-t-il souligné avec sincérité.
«C’est à moi de rebondir et de connaître une meilleure saison», a-t-il aussi affirmé.
Un rôle offensif avec les «Isles»
Les statistiques de Brassard parlent d’elles-mêmes, certes. Sauf qu’elles ne sont pas révélatrices du potentiel du Québécois, mais bien du contexte de la saison. Le directeur général des Islanders de New York, Lou Lamoriello, ne semble pas parmi les sceptiques, puisqu’il a décidé de lui consentir un pacte d’une saison à faible risque, d’une valeur de 1,2 M$.
«Je pense que les Islanders me donnent l’opportunité d’être moi-même. Ils m’offrent un rôle offensif», a-t-il précisé.
C’est exactement ce que cherchait Brassard, un marqueur de 27 buts avec les Rangers de New York en 2015-2016, qui avait compilé 60 points la saison précédente. Et de son propre aveu, il «n’avait pas dix options» devant lui en vue de la prochaine campagne.
«Dans les options que j’avais, c’est ce qui était le mieux, a-t-il indiqué. Ils vont me donner la chance de me mettre en valeur, et c’est tout ce que je demande.»
La réputation de Lamoriello
Le choix de premier tour des Blue Jackets de Columbus en 2006 s’est d’ailleurs entretenu avec Lamoriello et l’entraîneur-chef Barry Trotz sur place à New York afin de connaître les intentions des «Isles» à son égard.
S’il voulait l’heure juste, il ne pouvait tomber sur un DG plus direct, comme le veut sa réputation.
«De ce que j’entends de Lou, ce qui est blanc est blanc. Ce qui est noir est noir. Il n’y a pas de bullshit. C’est ça que j’aime», a confié Brassard.
«J’ai vraiment aimé ma visite là-bas», a-t-il ajouté.
Brassard dit avoir profité de l’été pour se mettre dans une forme optimale. Confiant en ses moyens à l’aube de la nouvelle saison, il espère se voir octroyer beaucoup de temps de glace.