[PHOTOS] Incursion au cœur du mégahôpital de 1,9 G$
La visite du chantier a permis de faire le point sur les phases 1 et 2 du projet qui sera complété en décembre 2025
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Le nouveau complexe hospitalier de Québec prend forme, alors que la première phase est complétée à 60 %. Les travaux d’excavation de la phase 2 commenceront en janvier prochain.
Chaque jour, le gouvernement du Québec décaisse entre 600 000 $ et 700 000 $ pour payer les entrepreneurs sur le chantier. Lorsque la phase 2 sera à son apogée, c’est-à-dire dans environ deux ans, les déboursés pour l’État atteindront près de 1,5 M$ par jour.
«On est rendu à 400 travailleurs. Lorsqu’on sera dans la phase 2, il y aura près de 1000 travailleurs», a indiqué Robert Topping, directeur général du Bureau de projet du nouveau complexe hospitalier pour la Société québécoise des infrastructures.
Jusqu’à ce jour, près de 130 appels d’offres ont été publiés pour répondre à la phase 1 de la construction du mégahôpital qui regroupera l’Enfant-Jésus et L’Hôtel-Dieu de Québec, un projet de 1,967 G$.
Respect des échéanciers
«On respecte l’échéancier que l’on avait planifié initialement. La livraison de la première partie de la radiothérapie est prévue en mars 2020 et le Centre intégré de cancérologie est en décembre 2020. Tout cela, en respectant les budgets», a affirmé M. Topping.
Les responsables du chantier ont eu à faire face à un imprévu avec la découverte d’amiante dans le bâtiment de Partagec, dont la démolition doit être complétée d’ici novembre 2019.
«On s’est ajusté. L’enjeu que cela a créé, c’est de restreindre l’espace pour circuler sur le chantier. Lorsqu’on a découvert l’amiante, on est retourné en appel d’offres pour avoir le meilleur prix possible pour procéder au désamiantage du site», a ajouté M. Topping.
Cet imprévu a généré des coûts supplémentaires de 800 000 $, qui ont été pris dans le plan de contingence.
La phase 1, qui est réalisée au coût de 575 M$, comprend principalement le Centre intégré de cancérologie, la centrale énergétique, le bâtiment des génératrices et le stationnement souterrain. On produira sur place les isotopes qui sont utilisés dans le traitement du cancer.
Le Centre intégré possédera 12 salles de traitement pour répondre aux besoins actuels et futurs de la population qui vont en grandissant. On entrevoit une augmentation des besoins allant jusqu’à 30 % d’ici 2025.
Le Centre intégré, qui constituera le premier bâtiment clinique à être livré sur le site, offrira des traitements de radiothérapie, de curiethérapie et de chimiothérapie, en plus d’être le point central pour toutes les consultations externes.
«On prévoit 39 000 visites de plus par année en oncologie», a indiqué pour sa part Luc Gagnon, directeur clinique au nouveau complexe hospitalier.
Le cœur du projet
La phase 2, qui sera encore plus importante, prévoit la construction du bâtiment de soins critiques de 11 étages, d’un centre de recherche, et le réaménagement de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus. Le début des travaux est prévu en janvier 2020.
Au total, le complexe comprendra 700 lits, dont plus de 500 en chambres individuelles. L’ensemble du projet doit être complété en décembre 2025.
► Investissements totaux du projet
Gouvernement du Québec
1,78 G$
CHU de Québec — Université Laval
109,25 M$
Fondation du CHU de Québec
78 M$
Un tunnel emprunté par des robots
Beaucoup d’éléments logistiques ne seront pas visibles par les usagers. C’est le cas notamment d’un tunnel souterrain qui parcourra le site d’un bout à l’autre, sur une distance d’environ 600 mètres, et qui sera surtout emprunté par des robots.
En effet, le CHU de Québec-Université Laval prévoit faire l’acquisition d’environ 250 véhicules autoguidés qui transporteront le matériel nécessaire au bon fonctionnement de l’hôpital comme le matériel souillé, le matériel médical, la nourriture, les déchets, etc.
«Ce sont des charges lourdes que nos employés transportent actuellement. C’est pour cette raison que l’on tend vers cette technologie-là», affirme Luc Gagnon, directeur clinique au nouveau complexe hospitalier de Québec. Ce tunnel ne sera pas accessible aux patients.
Par ailleurs, on estime que près de 5000 employés travailleront dans le nouvel hôpital, soit environ 1000 personnes de plus que dans les deux hôpitaux réunis. L’établissement comptera environ 400 médecins.
Un comité se penche actuellement sur la question de trouver un nom au futur établissement, qui sera soumis au comité de direction.
Changer un réacteur en plein vol
L’un des défis du projet est le transfert énergétique. Au cours de la prochaine année, des travailleurs s’affaireront à prendre chaque système de la chaufferie existante pour les intercepter et les dévier temporairement.
«Je vous en passe un papier, il y a une multitude d’éléments. Il faut faire des déviations pour permettre de venir raccorder la nouvelle centrale d’énergie, tout en gardant l’Hôpital de l’Enfant-Jésus fonctionnel. C’est un grand défi», a affirmé Robert Topping, directeur général du Bureau de projet du nouveau complexe hospitalier pour la Société québécoise des infrastructures.
La nouvelle centrale énergétique entrera graduellement en service à partir de janvier 2020.
Les trois chaudières à vapeur et à eau chaude de 600 BHD chacune ont une capacité de chauffer environ 1200 maisons.
Une salle de génératrices a aussi été prévue pour assurer une alimentation énergétique à l’hôpital en cas de panne d’électricité.
«Ce projet-là servira à donner des soins de qualité à la population québécoise. C’est la passion qui m’anime et qui anime mon équipe», a conclu M. Topping.