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Curt Flood, le grand oublié

Curt Flood
Curt Flood a porté l’uniforme des Cardinals pendant 11 saisons. Capture d'écran, courtoisie National Baseball Hall of Fame


Dans quelques semaines, plus précisément le 7 octobre, on célébrera un anniversaire trop souvent oublié, mais qui a été un tournant dans l’histoire du baseball majeur.

Le 7 octobre 1969, les Cards de St. Louis échangeaient le voltigeur Curt Flood en compagnie de Tim McCarver, Byron Browne et Joe Hoerner aux Phillies de Philadelphie en retour de Dick Allen, Cookie Rojas et Jerry Johnson.

Un échange comme tant d’autres, direz-vous, sauf qu’il y a un mais...

Ce fut plutôt un échange qui devait révolutionner le baseball majeur, car Curt Flood a décidé de refuser d’être échangé, soutenant que l’antique « clause de réserve » du baseball majeur enfreignait ses droits, car elle liait les joueurs à l’équipe qui lui avait fait signer un contrat pour leur entière carrière.

Puis, le 24 décembre, Flood a envoyé une lettre au commissaire d’alors Bowie Kuhn lui demandant de le déclarer joueur autonome, sachant que le directeur de l’Association des joueurs Marvin Miller l’avait assuré que le syndicat était prêt à couvrir les frais d’une poursuite en ce sens.

Évidemment, Kuhn refusa la requête de Flood, invoquant que ladite « clause de réserve » faisait partie du contrat du voltigeur.

Devant ce refus, Flood intenta une poursuite de 1 million $ au baseball majeur, alléguant qu’il violait les lois fédérales anti-monopole. Parmi les témoins de Flood, on a noté Jackie Robinson et Hank Greenberg, et l’ancien propriétaire Bill Veeck, mais aucun joueur actif n’a témoigné ou même assisté au procès.

Malheureusement, Flood a perdu sa cause et comme conséquence, son nom s’est retrouvé sur la liste des indésirables des clubs majeurs.

L’un des plus grands

Et Flood n’a pas joué en 1970. Au cours de cette saison d’inaction, Flood a été bombardé de lettres haineuses de la part d’amateurs et de menaces de mort.

La saison suivante, les Phillies ont échangé Flood et quatre autres joueurs aux Sénateurs de Washington et il a accepté un contrat de 100 000 $, mais il n’a participé qu’à 13 matchs. Bien que son gérant, Ted Willliams, insistait pour qu’il continue, il a annoncé sa retraite.

Le solide voltigeur a bouclé sa carrière de 14 saisons dans les majeures, avec une moyenne offensive de, 293 grâce à 1861 coups sûrs, 85 circuits, 851 points marqués et 636 points produits tout en affichant une moyenne défensive de ,987. Il a de plus participé à trois matchs des étoiles (1964-66-68) et été membre de deux équipes championnes de la Série mondiale, soit en 1964 et 1967, en plus de mériter sept Gants dorés.

Les Cards de St-Louis l’ont admis dans leur Temple de la renommée, mais les portes de Cooperstown sont toujours closes. Au cours de ses 15 ans d’éligibilité (1977 à 1996), Curt Flood a récolté entre 2,1 % et 15,1 % des votes, un nombre totalement insuffisant.

Il serait injuste de ne pas mentionner que quatre années plus tard, soit le 23 décembre 1975, l’arbitre Peter Seitz déclarait les lanceurs Andy Messersmith et David McNally joueurs autonomes, ceux-ci ayant joué une saison entière sans contrat.

L’ère de l’autonomie des joueurs de baseball était arrivée.

Flood est décédé d’une pneumonie le 20 janvier 1997, deux jours après avoir célébré son 50e anniversaire de naissance.

Ne serait-il pas temps qu’on lui ouvre les portes de Cooperstown, tout comme à Marvin Miller ?

Il semble que les gens du baseball majeur ont la mémoire bien courte et sélective lorsque vient le temps d’honorer des gens controversés, mais qui ont tant fait pour leur sport.

Un yo-yo humain

On dit souvent que trop, c’est comme pas assez...

Dans le cas du lanceur Austin Pruitt, des Rays de Tampa Bay, c’est un joueur qui ne ferme jamais sa valise. Pour la simple raison qu’il est toujours à un coup de fil près pour plier bagage et filer vers Durham, en Caroline du Nord, ou encore rebrousser chemin vers St-Petersburg.

En effet, cette saison, le lanceur des Rays a été cédé sous option neuf fois par les Rays et il n’a effectué que 13 présences au monticule avec le grand club pour un total de 46 manches. Pourtant, il présente une fiche de 2-0 avec une MPM de 4,11.

Le baseball majeur et l’Association des joueurs vont étudier plusieurs changements de règlements au cours de la saison morte et il faudra trouver un moyen de corriger cette situation.

La puissance de Darrell Evans

L’ancien des Braves d’Atlanta Darrell Evans a aussi porté les couleurs des Tigers de Detroit et des Giants de San Francisco, mais n’a pas été admis à Cooperstown. Il a tout de même réalisé quelques exploits au cours de sa carrière. Comme celui d’avoir été le premier à cogner au moins 40 circuits dans les deux ligues majeures, soit 41 à Atlanta, en 1973, et 40 à Detroit, en 1985. Il fut aussi le premier frappeur âgé de 40 ans à réussir 30 circuits dans une saison, soit avec 34 à Detroit, en 1987. David Ortiz est le seul autre cogneur de 40 ans avec au moins 30 circuits, soit avec 38, en 2016.

Keith Hernandez et ses Gants d’or

Rares sont les joueurs qui allient attaque et défensive avec autant de brio que Keith Hernandez en a affiché au cours de ses 17 saisons dans les majeures. L’ancien des Cards, des Mets et des Indians a bouclé sa carrière avec une moyenne offensive de ,296 et un rendement défensif de ,994, n’ayant commis que 117 erreurs au premier coussin. Soulignons que Hernandez a été proclamé le MVP de la Ligue nationale en 1979 alors qu’il a remporté le championnat des frappeurs avec une moyenne de ,344 et qu’au fil des années, son excellente défensive lui a valu 11 Gants d’or.

Joe Rudi en bonne compagnie

Joe Rudi n’a jamais récolté un seul vote dans le scrutin du Temple de la renommée, mais il peut toujours se vanter d’en avoir côtoyé neuf membres au cours de sa carrière de 16 ans avec les A’s, les Angels et les Red Sox. En effet, Rudi a eu le privilège d’évoluer avec Reggie Jackson, Catfish Hunter, Nolan Ryan, Rod Carew, Jim Rice, Dennis Eckersley et Rickey Henderson ainsi que sous les ordres des gérants Luke Appling et Dick Williams, tous à Cooperstown. Fait inusité, à son premier match avec les A’s, le 8 mai 1968, son coéquipier Catfish Hunter a réussi un match parfait, dans un gain de 4 à 0 contre les Twins du Minnesota.

Le Cal Ripken qu’on oublie

On associe toujours le nom de Cal Ripken Jr. à son record d’avoir disputé 2 130 matchs consécutifs dans les majeures, améliorant le record de Lou Gehrig que l’on avait cru imbattable. Ce qu’on oublie trop souvent dans son cas, c’est qu’il a réussi 3 184 coups sûrs, dont 431 circuits au cours de sa carrière de 21 ans avec les Orioles de Baltimore, et qu’il a été membre de l’équipe d’étoiles en 19 occasions. De plus, il a gagné deux fois le titre de MVP de la Ligue américaine, soit en 1983 et 1991.







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