Les clés pour réussir en affaires selon le designer et entrepreneur Vinny Success
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La première fois que je rencontre Vinny, c'est dans une pièce mal éclairée au sous-sol d’un vieux bâtiment de Ville-Émard. Il raconte son parcours d’entrepreneur en mode et design devant une dizaine de spectateurs.
Le fils d’immigrants vietnamiens, qui a jadis traversé la province pour vendre ses créations à partir de son coffre de voiture, gère désormais une lucrative entreprise de vêtements. Qu’elle soit portée par des artistes hip-hop, des skaters ou des entrepreneurs, sa marque de streetwear a pu bien s’implanter au Québec.
Il participe aussi à plusieurs projets pour le web et la télé en plus d’avoir une bouteille de Pur Vodka portant son nom à la SAQ.
Son destin d'homme d'affaires n’était pourtant pas tracé d’avance. Sa famille lui souhaitait un métier plus traditionnel comme médecin ou ingénieur.
Ses quelques années sur le marché du travail ont été marquées par de nombreux renvois.
Mais le voici aujourd’hui dans un sous-sol en train de conseiller des jeunes défavorisés.
L’atelier-conférence se tient dans un refuge pour les 18 à 30 ans en situation hautement précaire ou sans domicile fixe. On est très loin des soirées pseudo-glamour où des motivateurs professionnels vendent leur salade pour 100$ le billet.
Ce soir, Vinny ne vendra pas de t-shirts. Il ne rencontrera pas d’investisseurs potentiels. Au mieux, son histoire donnera espoir à un seul de ces jeunes de s’en sortir un jour.
Je reconnais en lui un digne représentant de cette nouvelle génération d’entrepreneurs qui affichent fièrement leur réussite et leur ambition en sachant que le succès ne vaut pas grand-chose s’il ne repose pas sur de solides valeurs humaines.
Quelques jours plus tard, on se rencontre à ses bureaux de ville Saint-Laurent pour retracer son parcours et discuter de sa philosophie en affaires.
Miser sur la loyauté
«Un des premiers à avoir cru en moi, c’est Phil Grisé des boutiques Empire. Le fait d’être sur les étagères de ses magasins m’a donné une énorme visibilité. Quand de gros compétiteurs à lui m’ont approché pour distribuer ma marque, j’ai refusé.»
«À court terme, ça aurait pu être bénéfique, mais je ne voulais pas risquer de teinter la bonne relation que j’entretenais avec Empire. C’est une des décisions dont je suis le plus fier à ce jour.»
Faire des sacrifices
«Pour développer une marque comme Success, ça prend des années de travail acharné. Pendant les cinq premières années, je travaillais constamment. Je sortais beaucoup aussi, parce que dans ce milieu, ça fait partie de la game.»
«Y’a beaucoup de deals qui peuvent se concrétiser en dehors des heures de bureau. Le PR (relations publiques) fait partie de ma job à toute heure.»
Savoir quand mettre le frein
«J'ai dû faire un choix. Je tombais souvent malade parce que j’étais épuisé. Je suis maintenant rendu à un stade où je préfère risquer de faire moins d’argent pour vivre mieux et passer du temps avec ma famille.»
«Fini les semaines de 70 heures à manger des commandes à l'auto. Le soir et les fins de semaine, je décroche de la business, notamment en pratiquant des arts martiaux.»
«Avec l’expérience, j’ai appris à travailler moins pour travailler plus efficacement. Work smarter, not harder!»
S’adapter au marché
«La mode, c’est une industrie très cyclique. La marque a connu son sommet de popularité entre 2011 et 2015. Mais c’est très difficile de rester éternellement la marque cool pour les jeunes de 16 à 20 ans.»
«Quand j’ai senti une baisse dans les ventes, j’ai réorienté notre marketing vers les amateurs de tuning (voitures modifiées) et les jeunes entrepreneurs comme moi.»
«Je mets plus d’effort pour rejoindre les régions aussi. Et ça permet de donner un nouveau souffle au brand.»
Connaître ses forces et se rappeler d'où on vient
«En ce moment, il y a beaucoup de bonnes marques québécoises de streetwear. Certaines visent une clientèle nichée qui est prête à débourser beaucoup d’argent pour un seul article.»
«Je préfère offrir un produit de qualité à prix abordable. Je me rappelle quand j’étais plus jeune et que je n’avais pas les moyens de me payer un t-shirt de collection à 100$.»
«Je fais le brand que j'aurais voulu porter au secondaire. Un hybride de cultures comme le skate, la musique et le tuning, tout en mettant de l'avant un message positif.»
Vendre plus qu’un produit
«Les consommateurs veulent pouvoir s’identifier à une marque. Pour me différencier, je vends mon histoire aussi. Et mon histoire, c’est pas juste une affaire de réussite. C’est tout le travail et les périodes difficiles qui mènent au succès.»
«Les vêtements Success, ça représente l’idée de préserver et de trouver des façons d’atteindre ses objectifs, peu importe le milieu dans lequel on évolue.»
Bien s'entourer
«Je crois en la théorie selon laquelle on est la moyenne des personnes qui nous entourent. Chaque année, ma résolution est d'éliminer les gens négatifs qui me tirent vers le bas. Je veux côtoyer des gens positifs qui peuvent m'aider, autant au plan personnel et professionnel.»
Faire son chemin (et ne pas trop se prendre au sérieux)
«Dans ton article, je ne veux pas avoir l’air de faire la morale à personne. J'ai pas la recette miracle. Je partage mes propres expériences. Chaque personne peut définir sa réussite et les moyens pour y parvenir. Mais si quelqu’un peut s’inspirer de mon parcours, tant mieux.»
Pour en savoir plus sur Vinny et son entreprise, on peut les suivre sur Facebook, Instagram, YouTube et site web.
Avis aux jeunes entrepreneurs : Vinny a été finaliste au Adopte inc., une initiative qui soutient les jeunes qui sont en affaires, notamment avec du mentorat et des formations. Pour en savoir plus, on peut les suivre sur Facebook ou consulter leur site.
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