Avortement: «Insidieux de remettre sur la table un débat qui a été réglé il y a 30 ans»
Cinquante ans après la décriminalisation de l’avortement, le débat a refait surface au cours de la campagne. Ce retour inquiète Karine Angers, directrice générale chez SOS Grossesse.
«C’est insidieux de remettre sur la table un débat qui a été réglé il y a 30 ans par la Cour suprême», a-t-elle dénoncé mardi, en entrevue à On n’est pas obligé d’être d’accord, à QUB radio.
Certains chefs de parti politique, incluant Andrew Scheer, Maxime Bernier et Elizabeth May ont abordé la question récemment lorsqu’ils ont été pressés de préciser leur position sur cet enjeu.
Ce qui inquiète principalement Mme Angers, c’est un éventuel retour en arrière, alors que les remises en question de l’avortement soulèvent un débat qui compromet le droit et la sécurité des femmes.
Cette dernière croit notamment que les conséquences auront des répercussions non seulement sur le plan physique, mais surtout sur le plan psychosocial.
- ÉCOUTEZ l’entrevue complète de Karine Angers à QUB radio:
La liberté des femmes
«C’est à la femme de prendre sa propre décision. En fonction de ses valeurs, de ses convictions et de sa réalité», a-t-elle soutenu.
Consciente que la question de l’avortement tardif (après 12 semaines de grossesse) peut créer un certain problème de conscience collective, Mme Angers demeure tout de même convaincue que «si c’est la société qui décide jusqu’où s’arrête l’interruption [de la grossesse], ça vient m’infantiliser ou devenir esclave du système», a-t-elle déploré.
Selon Mme Angers, la mise en place de certaines balises comme en France, où après 12 semaines de grossesse l’avortement n’est plus autorisé, «ne fait pas en sorte qu’il n’y en a plus, ça déplace le problème et l’accessibilité».