Débat: Althia Raj est plus «une militante» qu’une journaliste, selon Catherine Fournier, qui demande des excuses à CBC
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La députée indépendante provinciale Catherine Fournier croit que CBC doit présenter des excuses aux Québécois pour le «mépris» envers la «nation québécoise» de la modératrice du débat électoral anglophone, Althia Raj.
«Mme Raj est quasiment plus une militante, j’ai l’impression, qu’une journaliste. Donc, je ne comprends pas pourquoi on a fait le choix de l’amener sur le plateau, pourquoi on lui a permis de poser cette question-là», a laissé tomber Catherine Fournier, en entrevue à l’émission Dutrizac, à QUB radio, mercredi.
Mme Raj, qui est journaliste et chef de bureau du HuffPost à Ottawa, a posé la question suivante au chef du NPD, durant le débat télévisé anglophone de lundi, concernant la Loi sur la laïcité de l’État promulguée par le gouvernement de François Legault:
«Votre campagne porte sur le courage, mais vous n’avez pas montré le courage de lutter contre la loi discriminatoire du Québec. Elle interdit aux personnes qui, comme vous, portent des symboles religieux d’exercer certains emplois dans la province. Si vous étiez premier ministre, autoriseriez-vous une autre province à discriminer ses citoyens? [...] Ne placez-vous pas les intérêts de votre parti au Québec au-dessus de vos principes et des droits égaux de tous les citoyens?»
La députée indépendante, qui a déposé une motion à ce propos mardi, souhaitait que l’Assemblée nationale dénonce la question d’Althia Raj.
ÉCOUTEZ l’entrevue de Catherine Fournier sur QUB radio:
«C’était une motion pour que l’Assemblée nationale dénonce le mépris que j’ai trouvé flagrant à l’endroit, d’abord, des choix de notre nation, la nation québécoise [...] moi, j’ai été renversée du ton qui a été adopté tant par les animateurs, mais aussi de la part des chefs, qui n’ont pas hésité à affirmer qu’ils allaient s’immiscer dans les champs de compétence du Québec», a expliqué Catherine Fournier.
Finalement, le gouvernement a décidé de ne «pas appuyer la motion», car, selon Mme Fournier, la Coalition avenir Québec ne souhaite pas «s’immiscer dans la campagne».
La députée réclame des excuses
«Il paraît d’ailleurs que la question était écrite sur le téléprompteur, donc ça porte à croire que le consortium, la CBC, avait approuvé la question à l’avance [...] en tant que Québécoise, je réclame des excuses. Je pense que ça va de soi, parce que ça n’avait pas du tout sa place, comme question. Ce n’est même pas une question, c’est un commentaire et, soit dit en passant, la loi, elle a été adoptée, et, en droit canadien, toute loi est considérée comme 100% légale tant qu’un tribunal ne dit pas le contraire», a conclu Catherine Fournier.
Les débats des chefs anglophone et francophone de cette semaine sont organisés par le consortium des médias, qui comprend CBC/Radio-Canada, Global News, CTV News, le Toronto Star, Le Devoir, HuffPost, La Presse et L’actualité.
Un segment qui démontre de la «condescendance», dit Bérubé
De passage à l'émission On n'est pas obligé d'être d'accord à QUB radio, le chef par intérim du Parti québécois, Pascal Bérubé, a également déploré la question de la journaliste, qui démontre, à son avis, la «condescendance» du Canada à l'égard des lois qui sont adoptées au Québec.
«C'est une question qui est orientée, il y a un jugement de valeur. Et même, elle indiquait à Jagmeet Singh: “Soyez conséquent, allez-vous la contester?” Ça va très très loin. C'est un éditorial qui, manifestement, a été approuvé par l'équipe du débat», a-t-il soutenu.
«Il y aura une réplique qui arrivera assez fort le 21 octobre prochain. Je maintiens mon slogan. Le 21, on défend la 21», a conclu Pascal Bérubé.