Obésité chez les jeunes: le gouvernement Legault appelé à agir
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MONTRÉAL – Les pédiatres du Québec ont profité de la Journée mondiale de lutte contre l’obésité, vendredi, pour interpeller directement le premier ministre du Québec, François Legault, l'invitant à prendre les grands moyens afin d’endiguer le phénomène, qui connaît une croissance inquiétante chez les jeunes.
Dans une lettre envoyée au chef caquiste, l’Association des pédiatres du Québec parle carrément d’une «épidémie».
Citant des données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et de Statistique Canada, les pédiatres soulignent que 10 % des enfants et des adolescents au Québec souffrent d’obésité.
Il s’agit d’une statistique alarmante, surtout lorsqu’on sait qu’un autre 30 % des jeunes présentent de l’embonpoint.
«On veut que le gouvernement Legault s’engage à traiter ces enfants malades comme n’importe quelle maladie au Québec. [...] On vient de basculer dans le déclin de l’espérance de vie chez nos jeunes, mondialement, mais au Québec aussi. On a juste 16 % des chances d’atteindre nos objectifs de traitement à court et moyen terme», a insisté la Dre Julie St-Pierre, l’une des signataires, en entrevue vendredi à LCN.
Afin de contrer ce problème de santé publique, le gouvernement Legault est entre autres appelé à instaurer une taxe sur les boissons sucrées.
«Nous croyons en effet que cette mesure freinerait la surconsommation de ces boissons qui est directement liée à l’obésité en plus de contribuer au financement du traitement de cette maladie», croient les quelque 221 pédiatres qui cosignent la lettre.
Plus d'argent en prévention
Ils espèrent aussi que le gouvernement Legault investisse davantage dans la prévention auprès des jeunes touchés par ce fléau, notamment en misant sur des «équipes multidisciplinaires en première et en deuxième ligne». Ce genre de service est actuellement peu présent au Québec, a dénoncé l’Association des pédiatres du Québec.
Chaque dollar investi en prévention de l’obésité rapporterait au gouvernement un retour sur investissement de 560 % sur une période cinq ans, selon l’Association, qui se base sur les données des grandes organisations internationales.
«On voit des problèmes de diabète de type 2 chez les jeunes, ce qu’on ne voyait pas avant. On voit du cholestérol. Mais ce qu’on voit surtout c’est une atteinte de l’estime de soi, ce qui amène des problèmes de dépression, de tentatives de suicide... La détresse est très importante», a alerté la Dre St-Pierre.