Le Québec, c'est mou...
Une tuque, des bottes, une aisselle...
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Je magasinais un paradis fiscal en suivant tranquillement les aventures télévisées du joyeux Jolin-Barrette quand on m’a donné signe de vie.
Courriel d’un inconnu. Un message du champ gauche, une réflexion sur le sort du monde ou, plus probablement, un reproche...
M. Hébert, vous écrivez des trucs assez moches sur le PQ mais rien sur QS. Me semble que la Dorion a assez fait la conne pour attirer votre attention!!!
À moins que vous ne soyez complice, vous aussi, comme tous vos collègues gauchistes. Misère!!!
Signé sur hotmail: Clairvoyant citoyen...
Ce sont les points d’exclamation qui m’ont incité à répondre. L’exaspération, la colère polie dans ces petits signes orthographiques, utiles, précieux mais si démodés qu’ils seront sans doute retirés de la coutume comme les difficultés du participe passé, les plus difficiles étant ceux que l’on inverse et qui exaspèrent sans doute les délégués syndicaux des assouplisseurs de la grammaire...
Enfin bref, compatissant, j’ai répondu au clairvoyant :
Môssieu!
La Dorion? On a vu sa tuque, ses bottines, les poils d’une aisselle, on espérait des idées, on a eu droit à ses cuisses jusqu’à l’orée d’une fesse. Alors quoi?
Pardonnée ensuite par les petites bouches de la censure dominicale que dire sinon qu’on s’en fout. On attend qu’elle refasse les nouvelles et, à tous, la leçon...
Je trouve tout de même que cette dame incarne son époque, vulgaire, moderne, et tout et tout; le vocabulaire décrissé, le m’as-tu-vu impoli, l’irrespect des héritages.
Tout le monde y voit un égocentrisme exacerbé mais seulement si notre regard reste en surface...
Il faut aussi, et surtout, y voir l’aboutissement de dizaines d’années de relâchement, l’abaissement systématique des exigences qui vient avec l’égalitarisme bon marché issu du national-syndicalisme.
Cette femme ne fait que montrer ce que l’on sait déjà. Ce que l’on voit et ce que l’on entend partout. Le moindre effort, du corps et de l’esprit.
Cette pensée prétendument rebelle, gratuitement irrévérencieuse, ce n’est qu’une invitation additionnelle à l’avachissement, à la paresse intellectuelle; Mme Dorion, 37 ans, personnifie l'attachement au coton ouaté, et tient à ce rôle. Le temps est d'ailleurs à l'inconsistance, les erratiques sont en vogue.
Le délabrement des valeurs, le sens du devoir qui fait défaut, on les perçoit partout aujourd’hui, jusque dans ce nouveau scandale étatique, puant le laxisme et la médiocrité, cette molle façon de penser qui incite des fonctionnaires à utiliser un logiciel pour savoir s’il faut soustraire à un père violent un enfant qui, finalement, est mort sous les coups... Incompétents et donc involontairement irresponsables.
Eux aussi auront probablement droit à des claques à crampons pour passer l’hiver et empêcher l’explosion de l’assurance-salaire...
Un état d’esprit ombrage le Québec, alourdit l’atmosphère et pousse au pessimisme : le laisser-aller, la grossièreté et l’impertinence, l’inculture et la vulgarité, tout ça est tellement répandu, et ça, voyez-vous, plus que le reste, devrait intéresser tout le monde, bien plus que les élucubrations médiatisées de la députée Dorion.
Une société se disloquant peu à peu, ça ne se voit pas d’emblée, ni tous les jours, mais c’est bien de cela qu’il s’agit. Suffit de lever le nez de son téléphone...
Ce phénomène s’accomplit pernicieusement dans la vie quotidienne comme dans les indéniables carences de nos institutions. Certains applaudissent, croyant participer à une certaine idée de l’évolution...
Alors, dans ce joli contexte, M. Clairvoyant, vous comprendrez, j’espère, que je me fous totalement d’être compris...
mh
À la télé, le joyeux Jolin-Barrette s'expliquait toujours... Sa limousine déverrouillée, son iPad perdu et retrouvé...
La politique communautaire locale est de plus en plus drôle...