«Et j’ai crié sur les murs de ta ville» de Maé Senécal: l’univers sombre du proxénétisme
À 21 ans, Maé Senécal a réalisé un rêve en publiant son tout premier roman destiné aux jeunes adultes, Et j’ai crié sur les murs de ta ville. À travers l’histoire de Riley, une jeune artiste en fugue, l’auteure décrit l’univers sombre du proxénétisme, des dépendances, des illusions et des abus de toutes sortes.
En rupture avec sa famille, Riley trouve refuge chez un ami de longue date, Jules. Bras droit d’un proxénète, Jules squatte un immeuble insalubre avec des individus peu recommandables et ses «filles».
Riley, coupée de sa famille, de ses amis, de son passé, a vite l’impression que sa vie s’assombrit et que son avenir est bouché.
Un soir, elle rencontre Phil, qui mettra un peu de couleur dans sa grisaille. Sera-t-elle en mesure de lui faire confiance, elle qui a perdu le goût de vivre, qui a été blessée par les siens?
Maé Senécal, en entrevue, explique à quel point les thématiques abordées dans son roman lui tenaient à cœur.
«Je voulais aborder des sujets assez difficiles, assez lourds, assez sensibles parce que c’est vraiment important d’essayer d’enlever les tabous autour de ces sujets. C’est surtout pour ma génération : on est plus ouverts sur des sujets comme la dépression, le suicide. On en parle, et c’est important de ne pas avoir peur ou de ne pas être gêné quand on fait face à des situations comme ça.»
Elle estimait important de trouver une voix, en créant un personnage qui a presque son âge. Riley a 19 ans. «Je voulais utiliser une voix qui n’a pas peur d’aborder des sujets comme ça et de les mettre en lumière. Je voulais en faire le centre de mon histoire.»
Une réalité
L’histoire de Riley dépeint, à son avis, une réalité qui n’est peut-être pas celle de toutes les jeunes filles qui se retrouvent dans le milieu de la prostitution, mais qui s’en rapproche.
«Il y a des milieux qui sont beaucoup moins mauvais que ça, d’autres qui sont vraiment pires que ce que j’ai écrit. Mais c’était important pour moi de montrer que ça existe, que ça fait partie de notre réalité.»
Il n’y a rien d’autobiographique dans son livre. «Les sujets difficiles, comme la prostitution, sont de la fiction. Je ne connais personne qui a été touché par cela ni qui l’est présentement.»
«Personnage fort»
Elle est fière d’avoir créé le personnage de Riley, une jeune femme attachante qui n’a pas peur de prendre sa place.
«Je voulais avoir un personnage fort, qui ne se laisse pas piler sur les pieds, qui n’a pas peur de hausser la voix pour dire ce qui est injuste. Je suis fière d’avoir bâti un personnage aussi imparfait, mais en même temps, parfaitement adorable.»
Maé Senécal s’est inspirée de son grand-père pour créer le personnage de Fernand. «Mon livre, je l’ai dédié à mon grand-père et à ma grand-mère. C’était une manière de faire mon deuil et de leur rendre hommage.»
- Maé Senécal étudie en communication marketing à l’UQAM.
- Elle habite à Saint-Constant.