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Défi extrême pour alpinistes aguerris

François-Guy Thivierge s’est attaqué à une paroi redoutable dans les Dolomites, en Italie

Alpinisme
Les trois comparses, François-Guy Thivierge, Serge Angellucci et Jean-François Girard n’ont pas manqué l’occasion de faire la pose devant la montagne qu’ils s’apprêtaient à gravir. Photo Courtoisie


Après des décennies dans les montagnes, François-Guy Thivierge en a vu de toutes les couleurs, de toutes les hauteurs et de toutes les formes. Dans le cadre de son projet de 55 montagnes en 55 mois, lorsqu’il a pris d’assaut la Tre Cime di Lavaredo, en Italie, il a vite réalisé que malgré tout son bagage, l’ascension serait l’un des défis les plus extrêmes de sa vie d’alpiniste.

Quand le cinquantenaire qui compte à son actif plus de 200 montagnes et 3000 ascensions dans 28 pays revient sur son passage récent dans les Dolomites italiennes, le sourire demeure omniprésent, mais les sourcils se froncent. Si le raconteur hors pair se réjouit d’avoir attaqué «l’une des plus belles montagnes à gravir au monde», il se tâte encore les bras lorsqu’il revient sur le plaisir, mais aussi la douleur, qui ont pimenté son expédition.

«On ne parle pas ici d’un défi modéré. Le niveau de difficulté était extrême. C’était de l’alpinisme pour expert et à mon âge, je me suis impressionné moi-même», a-t-il rigolé en rendant un hommage bien senti à ses compères grimpeurs, Jean-François Girard et Serge Angellucci.

«Ils m’ont motivé sans cesse parce qu’ils sont des grimpeurs experts qui rêvaient comme moi d’emprunter cette voie difficile. On s’est tous poussés à 110 %. Par chance que j’avais de bons compagnons de cordée comme eux, des vrais Tarzan ! Ils m’ont tiré sur certains passages et il faut le dire en toute humilité.»

Une ascension vertigineuse

Après leur épopée en France au préalable, Thivierge et ses acolytes ont pris la route vers les Dolomites italiennes, où ils sont parvenus au village de Cortina d’Ampezzo au bout de huit heures de route.

À l’aube, à 5 h le matin, le trio a entamé l’approche de trois tours de calcaire qui font la renommée de l’endroit, équipé de lampes frontales pour se frayer un chemin dans la nuit aussi sombre que silencieuse. Dès les premières lueurs du jour, l’ascension débutait.

Devant se dressait la face nord de la tour du milieu, qui n’allait pas céder droit de passage aisément. Du haut de ses 600 mètres sur un dénivelé de 550 mètres, le Tre Cime di Lavaredo a tôt fait d’imposer le respect le plus solennel.

«C’est impressionnant d’arriver au pied d’un tel jet vertical pour une escalade à pratiquement 90 degrés d’inclinaison. Les réglettes [prises] sont très petites et on a grimpé en escalade libre, seulement avec nos pieds et nos mains. La corde était seulement là pour nous retenir en cas de chute», a-t-il expliqué.

Mission accomplie en 20 heures

Passé le sublime coucher du soleil, Thivierge et ses compagnons sont parvenus au sommet au terme d’efforts colossaux.

«À plusieurs moments, tu forces tellement que tu te retrouves sans jus dans les bras, complètement découragé. Il y a des passages où tu tombes et tu dois te reprendre. Il n’y a pas de honte à ça», a-t-il souligné.

À peine arrivés sur le toit de la montagne, l’équipage devait vite regagner le point de départ, car rien n’avait été prévu pour dormir en montagne, afin de «grimper léger». C’est vers 1 h dans la nuit, au bout d’une vingtaine d’heures d’efforts, que l’heure du repos des guerriers a sonné.

«J’aurais pu choisir un autre défi, mais j’y tenais particulièrement à cette montagne-là. Il n’y a aucun regret», a savouré Thivierge, qui a pris la route de l’Amérique centrale en fin de semaine dernière pour ses prochaines aventures.

L’alpiniste de Québec François-Guy Thivierge a entamé en août le défi de sa vie : gravir 55 montagnes en 55 mois pour souligner ses 55 ans. Chaque mois, Le Journal vous présente une montagne qu’il a gravie dans le cadre de ce projet.

Tre Cime di Lavaredo

Cap sur la montagne

 Altitude : 2999 m

 Pays : Italie

 Région : Dolomites

 Ascension : 600 m

 Durée : 20 heures

 Première ascension : 1869 (versant sud)







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