Commerce: les États-Unis ont rencontré leur «homme»
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La marque de commerce des États-Unis et de Trump: les menaces
Il est bien difficile pour les États-Unis d’admettre qu’ils ne mènent plus le monde comme avant (et il en est bien ainsi). La montée de la Chine et de la Russie amène, à plusieurs niveaux, un meilleur équilibre des forces en présence. L’Union européenne, trop pleutre et trop collée aux É.-U., y perd au change. Leur pouvoir mondial s’effiloche. Tant pis pour eux.
Alors, Trump s’accroche et continue à vouloir dominer. Pour s’y faire, les nombreuses menaces économiques et militaires sont de mise afin de continuer à imposer sa loi. Cette stratégie perdante fonctionne avec l’Union européenne, le Mexique, le Brésil, l’Ukraine, et bien évidemment avec le Canada, mais pas avec la Chine et aussi avec d’autres comme la Corée du Nord, Cuba, la Syrie, la Palestine, etc. Et cela horripile au plus haut point notre ami Donald.
Le commerce international, la Chine et les États-Unis
Les transnationales américaines sont en partie responsables de la vertigineuse montée en puissance économique de la Chine. N’est-ce pas elles qui, depuis 40 ans, ont déplacé en Chine leurs usines et leur production afin de profiter des bas coûts et de l’expertise de la main-d’œuvre chinoise? Une partie importante du déséquilibre commercial entre les deux pays provient de l’exportation aux États-Unis de biens fabriqués en Chine par et pour des transnationales américaines. Cela a permis à la Chine de développer son expertise et de construire plusieurs usines. Alors, l’Oncle Sam n’a que lui à blâmer et ses entreprises toujours en quête de plus gros profits. Aujourd’hui, dans plusieurs domaines, les É.-U. sont devancés par le pays du soleil levant.
Maladroitement, Trump veut mettre la Chine à son pas
Alors commencent les grosses menaces comme: «Commerce. Escalade des menaces entre Pékin et Washington. Les États-Unis accusent la Chine de ne pas respecter les règles du jeu du commerce international.»
Les États-Unis se sont toujours fait un devoir de respecter les règles internationales dans tous les domaines, allant du commerce au juridique en passant par les droits de l’homme. Tout le monde sait ça ou devrait le savoir.
Et ça continue: «Donald Trump met sa menace à exécution. Le président américain va taxer 200 milliards $ d’importations chinoises.»
Mais les Chinois restent stoïques et ne bronchent pas comme devrait le faire tout pays souverain: «La Chine ne veut pas négocier avec un fusil sur la tempe. Pékin ne veut pas de guerre commerciale avec les États-Unis, mais ne la craint pas et la mènera si nécessaire.»
Les États-Unis ne sont pas habitués à une telle résistance, qu’ils n’ont jamais rencontrée dans leurs négociations commerciales avec l’Europe, le Japon et le Canada.
Et Trump en rajoute afin de mettre à genoux la Chine: «Donald Trump menace (encore une fois) d’imposer de nouvelles sanctions commerciales aux produits chinois si un accord n’est pas trouvé d’ici le 15 décembre. Xi Jinping prêt à répliquer aux attaques américaines.»
Voyant qu’il ne tient plus le gros boutte du batte comme avec d’autres pays, Donald s’est métamorphosé: «Guerre commerciale. Chine-États-Unis: Trump essaie de calmer le jeu.»
Ça ne fonctionne pas pantoute comme il le voulait. Et puis, le temps passe et la Chine refuse de se laisser intimider par les gros sabots de l’Oncle Sam. Ça parle au diable: «Guerre commerciale. Washington multiplierait les concessions à Pékin.» Moi, je dis que ça pourrait faire l’objet d’une télésérie vraiment instructive.
Et l’histoire se termine ainsi: «Les États-Unis et la Chine s’entendent sur une trêve commerciale.»
Ne trouvez-vous pas que les É.-U. ont rencontré leur homme et qu’ils ont frappé un nœud? Moi je dirais que les États-Unis se sont couverts de ridicule.
Bolsonaro du Brésil s’est aussi essayé
En 2018, durant la campagne électorale qui se déroulait au Brésil, le futur président d’extrême droite Jair Bolsonaro, voulant plaire à son maître américain et voulant aider son ami Donald Trump, à lui aussi joué les gros bras avec la Chine, l’accusant même de vouloir acheter le Brésil. Comment la Chine peut-elle acheter le Brésil qui, comme le Canada, appartient à plusieurs égards aux États-Unis? Et encore une fin heureuse, Jair Bolsonaro entend la raison «commerciale» et redevient subitement ami avec la Chine.
La Chine et l’espionnage industriel
C’est sûr, la Chine et la Russie sont les champions de l’espionnage industriel, mais pas les autres, surtout pas les États-Unis et le Canada. Juste une petite question pour vous, mes amis: si Huawei a devancé tous ses concurrents étrangers avec son système 5G, comment peut-elle alors avoir espionné ses compétiteurs occidentaux si elle les devance?
«La Chine et la Russie s’allient pour produire un avion long-coursier.»
J’espère juste qu’ils n’ont pas espionné Boeing avec ses cercueils volants. Et comme les Russes ont développé les meilleurs systèmes de missiles antidéfense, il se trouve que la Chine, la Turquie et d’autres veulent en acheter. Les États-Unis, ce pays de liberté et de démocratie ne veut pas que le tapis lui glisse sous les pieds dans un autre domaine: «Armes russes: Washington sanctionne la Chine.»
La Chine n’est pas l’Europe et a fait fi des autres menaces. Et les Russes ont espionné qui, s’ils sont en avance? Bombardier? SNC-Lavalin? La Chine possède le plus vaste réseau de trains à grande vitesse au monde: «Un TGV flambant neuf en Chine» (Le Journal de Montréal, 1er septembre 2018). Vous n’allez tout de même pas me dire qu’ils ont copié le Canada et les États-Unis qui, rappelons-le, n’ont pas de TGV?
La Chine et l’ingérence politique
«Washington accuse la Chine d’ingérence dans les élections.»
Non, les États-Unis n’ont jamais fait de telles choses aussi abominables. Comme si ce n’était pas assez: «Pence (le vice-président américain) accuse la Chine de tenter d’obtenir le départ de Trump.»
Paranos en plus de ça.
La Chine qui veut renverser Trump, et les Russes qui veulent le maintien au pouvoir. Difficile à suivre, non?