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L'autodéfense pour gagner en confiance

Portrait of woman practicing self defense.
Photo Adobe Stock

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Les cours d’autodéfense ont la cote auprès des femmes, qui sont de plus en plus nombreuses à en suivre, que ce soit en vue d’un voyage en solo à l’étranger, ou après avoir été victime d’une agression, rapportent des professeurs d’arts martiaux. 

« La demande pour les femmes est de plus en plus grande. Je reçois régulièrement des femmes qui arrivent de voyage ou se préparent à partir », raconte Benoit Lortie, propriétaire de l’école Aïkibudo de Québec. 

Benoit Lortie, de l’école Aïkibudo de Québec, utilise différents objets pour rendre les situations plus crédibles, tels un  bâton de baseball, un couteau (à beurre) et un faux pistolet.
Photo Elisa Cloutier
Benoit Lortie, de l’école Aïkibudo de Québec, utilise différents objets pour rendre les situations plus crédibles, tels un bâton de baseball, un couteau (à beurre) et un faux pistolet.

D’autres femmes, qui ont été victimes d’attouchements, d’agression sexuelle ou même de viol collectif souhaitent aussi apprendre à se défendre, indique le maître en arts martiaux, qui enseigne cette discipline depuis plus de 30 ans. 

« J’en ai de toutes sortes, et ça va de 13 ans à 79 ans. Si vous saviez tout ce que je peux entendre. Je ne suis pas psychologue, mais je veux les aider. » 

C’est d’ailleurs après avoir elle-même été victime d’attouchements lors d’un voyage en Équateur à l’adolescence que Frédérique Guy a décidé de s’adonner aux arts martiaux.  

Aujourd’hui ceinture noire, la femme de 41 ans enseigne les techniques d’autodéfense aux femmes à l’école Kung Fu Wuchang de Québec. « Ce sont des techniques qu’il faut répéter plusieurs fois pour les maîtriser. Mais, après l’atelier, les femmes ont les armes avec elles et peuvent faire quelque chose si ça [une agression] arrive », assure-t-elle. 

La ceinture noire Frédérique Guy enseigne les techniques d’autodéfense chez Kung Fu Wuchang, dans la vieille capitale.
Photo courtoisie, Philippe Dumont
La ceinture noire Frédérique Guy enseigne les techniques d’autodéfense chez Kung Fu Wuchang, dans la vieille capitale.

Depuis #MeToo 

Ces cours gagnent aussi en popularité dans la région de Montréal, surtout depuis l’arrivée du mouvement #MeToo, estime George Manoli, agent sociocommunautaire au Service de police de la Ville de Montréal, qui donne des cours d’autodéfense depuis plus de 30 ans.  

« Je ne fais aucune publicité et, maintenant, je peux facilement recevoir trois à cinq demandes par jour », souligne celui qui se rend dans les collèges et universités montréalais pour donner ses ateliers. 

C’est notamment en mettant les femmes en situation de danger qu’on leur enseigne à « maîtriser » leur agresseur, grâce à des techniques de « contrôles articulaires », dont des « clés de bras », affirment les professeurs.  

Des exercices sont ainsi effectués debout, au sol, ou même les yeux bandés, de façon à ce que ce soit le plus réaliste possible.  

Professeur d’autodéfense depuis plusieurs années, Georges Manoli affirme que les techniques doivent servir à redonner confiance à la  femme, pour qu’elle puisse agir rapidement en cas d’agression. « On dit souvent de viser le nez, les yeux et les testicules », énumère-t-il.
Photo Pierre-Paul Poulin
Professeur d’autodéfense depuis plusieurs années, Georges Manoli affirme que les techniques doivent servir à redonner confiance à la femme, pour qu’elle puisse agir rapidement en cas d’agression. « On dit souvent de viser le nez, les yeux et les testicules », énumère-t-il.

« Tu n’as pas besoin d’être Georges St-Pierre pour être capable de te défendre dans la vie », mentionne de son côté Sarah Gaudreau, qui enseigne aussi l’autodéfense dans plusieurs établissements scolaires montréalais. 

Psychologie 

La psychologie prend aussi une place importante dans la formation. « Je leur montre d’abord à ne pas baisser les yeux devant moi, je m’impose et je fais le colosse. Parfois, certaines femmes ont envie de me frapper, mais je les ramène », dit Benoit Lortie.  

Toutes les manœuvres sont non violentes, souligne le professeur. « L’objectif, c’est qu’elles puissent appeler le 911 avec l’autre main, crier ou se sauver. » 

Frédérique Guy .
Photo courtoisie, Benny Vigneault
Frédérique Guy .

— Avec la collaboration de Catherine Bouchard 

Comment réagir en cas de menace potentielle  

  • Analyser rapidement l’environnement autour de soi au moment d’une possible agression. 
  • Ne pas laisser l’agresseur entrer dans son espace vital. 
  • Ne pas quitter l’agresseur des yeux. 
  • Analyser l’attitude de l’agresseur : est-il agité, nerveux, etc. ? 
  • Ne pas laisser votre agresseur voir votre peur ou votre inquiétude. 
  • Rester zen et calme, même si cela peut être difficile. 
  • Si les techniques non physiques n’ont pas réussi à désamorcer l’agresseur, il faut s’assurer de connaître des techniques d’autodéfense et des clés de bras afin de réussir à l’esquiver.  
  • En cas de danger, contactez les services d’urgence.  

Source : Benoit Lortie - école d’autodéfense Aïkibudo 

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