Coronavirus: les hôpitaux dévalisés de leurs masques
Un contrôle a dû être mis en place après que des usagers en ont volé
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L’épidémie de peur entourant le coronavirus frappe les hôpitaux, qui se font dévaliser de leurs stocks de masques chirurgicaux, ce qui force les directions à prendre des mesures pour en restreindre l’accès.
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Alors qu’une pénurie de masques frappe les pharmacies de la région, les gens inquiétés par le COVID-19 semblent s’être tournés vers les stocks des hôpitaux pour s’en procurer.
Les directions du CHU et des centres intégrés de santé ont donc choisi de restreindre l’accès aux masques pour contrer le vol et l’utilisation déraisonnable.
Dans les cinq hôpitaux du CHU, les stations libre-service de masques chirurgicaux dans les entrées ont été complètement retirées la semaine dernière.
Les gens qui souhaitent obtenir un masque de protection doivent dorénavant s’adresser à la sécurité.
«On a constaté que ça partait plus vite qu’à l’habitude et on se doute que c’est en lien avec la situation du coronavirus [...]. La demande n’avait pas de lien avec l’achalandage et la situation normale», explique Bryan Gélinas, porte-parole du CHU de Québec, parlant d’un «état de panique».
«Surconsommation»
La direction du CIUSSS de la Capitale-Nationale précise que la mesure vient d’une directive du ministère de la Santé et des Services sociaux, émise la semaine dernière. On y demandait que la distribution des masques soit «mieux supervisée» pour assurer «une utilisation plus judicieuse».
«Pour éviter les appropriations déraisonnables, une seule boîte de masques est dorénavant mise à la disposition des usagers [...] les quantités excédentaires étant conservées sous clé», indique Serge Garneau, directeur adjoint aux services de santé généraux du CIUSSS de la Capitale-Nationale.
Même constat à Lévis où des boîtes ont été retirées de certaines unités de soins pour «éviter la surconsommation».
Voyant cette course aux masques prendre de l’ampleur, la santé publique rappelle que ces derniers ne représentent pourtant pas une barrière efficace contre les infections respiratoires.
«Le masque est plus pour protéger les autres que pour se protéger soi-même parce qu’il empêche seulement que l’on propage des gouttelettes en toussant ou en éternuant. C’est tout», précise la docteure Marie-Josée Drolet, spécialiste en santé publique.
Fausse impression de sécurité
Le masque offre donc une fausse impression de sécurité qui ouvre la porte aux virus plus qu’autre chose.
«On observe que les gens vont moins se laver les mains parce qu’ils se disent qu’ils portent un masque. Et n’importe qui [qui] a déjà porté ces masques sait qu’on a tendance à toujours le repositionner, à se toucher le visage, ce qui contribue à la propagation de l’infection», note l’experte, qui propose plutôt aux gens de tout simplement se laver les mains de façon efficace.
«Les gens ne se protégeront pas avec un petit masque comme ça.»