Une entreprise d’ici à la rescousse des travailleurs autonomes débordés
Un service en ligne québécois répond aux défis organisationnels et comptables auxquels font face les travailleurs autonomes.
Coup d'oeil sur cet article
Depuis 2000, le nombre de travailleurs autonomes (T.A.) au Québec est passé de 503 000 à 567 000. Pour plusieurs d’entre eux, la gestion administrative est une tâche dont ils se passeraient volontiers.
Flairant la bonne affaire, l’entrepreneur en informatique Bruno-Pierre Privé a lancé OfficiumLIVE, qu’il surnomme l’Uber des T.A., et s’apprête à étendre son offre en France.
Comment ça marche?
«Un T.A., c’est comme une entreprise, explique Bruno-Pierre. Il doit porter le chapeau de comptable, de réceptionniste, de service à clientèle et de commis. OfficiumLIVE opère cette portion de la business autour de lui, et tout se fait complètement en ligne et sur app mobile.»
Un adjoint, qui est également travailleur autonome de son côté, est affecté à un client d’OfficiumLIVE.
C’est l’adjoint qui traite tous les documents et factures soumis par photos, permettant au T.A. de suivre ses finances en temps réel. On peut aussi transférer ses appels au service de réception ouvert 24 heures par jour.
Pratiquement tout est facturé à 1$ la minute.
«Tout est opéré dans le système et par l'interface qu’on a bâtie. Ça enraye le problème de sous-traiter et d’opérer ses tâches administratives en silo. Et c'est paperless. Même pour les documents à signer, on a la signature électronique. Notre objectif est de permettre aux T.A. de se concentrer sur l’exécution et le développement de leurs affaires.»
Quand l’adjoint traite une transaction manuellement, il reçoit 75% du montant, et 50% quand elle est traitée par intelligence artificielle.
Un système de paiement en ligne permet aussi aux travailleurs autonomes de recevoir directement les versements de leurs clients.
Selon Bruno-Pierre, 90% des transactions coûtent 1$ et ses 400 clients payent en moyenne de 50$ à 80$ par mois.
«On est également en mode-conseil. Par exemple, si quelqu’un atteint un certain niveau de revenu, on va lui mentionner qu’il deviendrait avantageux de s’incorporer.»
Pas pour tout le monde
Bruno-Pierre ne cache pas qu’OfficiumLIVE n’est pas l’outil désigné pour tous les travailleurs autonomes.
«Ceux qui veulent être en charge de tout dans les moindres détails, on va les orienter vers d’autres services. Nos clients sont ceux pour qui c’est un poids qui pèse lourd sur les épaules et qui désirent concentrer ça en un même endroit. Que ce soit pour s'affranchir d’une source de stress ou d’avoir plus de temps libre.»
L’autorecyclage d’un concept
Ayant grandi sur une bleuetière du Lac-Saint-Jean, Bruno-Pierre conçoit et vend des logiciels depuis qu'il est au secondaire.
Après une carrière comme expert en bases de données, il part à son compte en tant que consultant en 2007.
Quelques années plus tard, il développe un ERP (progiciel de gestion intégré) pour PME. Mais il constate que les entreprises ne l’utilisent pas toujours efficacement.
«Un système du genre fonctionne bien quand il y a des processus bien établis. Ce qui n’est pas facile en PME. Je me suis donc dit que si on l’opérait pour eux, ils auraient les résultats désirés. C’est de là que le principe d’assistant virtuel est venu.»
Trouvant que les travailleurs autonomes et les très petites entreprises étaient largement laissés pour compte, il décide d’adapter son produit spécifiquement pour eux.
En 2017, Bruno-Pierre s’associe à Arnaud Bertrand, qui partageait sa vision.
Avec près de 10 millions en investissement et une cinquantaine d’adjoints virtuels sous sa bannière, OfficiumLIVE lance une première grande offensive marketing en 2019.
«À l’automne dernier, on a mis la pédale au plancher et on est passé de 100 à 400 clients. À la fin de 2020, je m’attends à au moins 2000. Le système est prêt et on continue d’ajouter des services. Maintenant, tout est une question de se faire connaître. Le défi est qu’il n’y a pas d’autre service complet comme le nôtre. Il y a un gros travail à faire pour expliquer notre offre. Mais on a atteint la rentabilité en février. »
En plus de son implantation prochaine en France, l'entreprise établie à Québec travaille sur un partenariat qui permettra d’offrir des solutions de paiement par carte de crédit à ses clients.
Bruno-Pierre conclut notre entretien en disant: «Je pense sincèrement qu’on a le potentiel de devenir le Uber de l’administration pour travailleurs autonomes.»
Pour en savoir plus sur OfficiumLIVE, consultez leur site web ici.