[PHOTOS] Coronavirus: chaos à l'épicerie
Les supermarchés sont pris d’assaut par des clients qui craignent une mise en quarantaine
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C’était encore le chaos vendredi, dans plusieurs supermarchés, alors que les mesures de précaution prises par le gouvernement contre le coronavirus ont alarmé des milliers de personnes qui ont voulu faire le plein de provisions en cas de quarantaine.
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Les tablettes de plusieurs épiceries étaient toujours vides dans les commerces et rien n’indique que la situation est sur le point de s’améliorer.
« C’est la folie. Je ne comprends pas la ruée vers le papier de toilette. Je n’ai jamais vu ça ! » a partagé une cliente du Super C de Neufchâtel, Nathalie Marcotte, qui était aux portes du supermarché dès l’ouverture, hier matin, à 8 h, avec une cinquantaine d’autres clients.
D’ailleurs, dès l’ouverture, Le Journal a constaté que certaines tablettes étaient vides. Il ne restait pratiquement plus rien dans le rayon des viandes. La farine et le papier de toilette se faisaient également très rares.
Dans la seule journée de jeudi, les ventes de ce Super C ont crû de 114 % par rapport à la même date l’an dernier.
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Des denrées rares
Maxi, Walmart, Cotsco, IGA ; il était difficile ou impossible de trouver du papier de toilette et des bouteilles d’eau dans plusieurs de ces succursales hier. Cette ruée vers ces deux denrées demeure difficilement compréhensible (voir autre texte), alors que le manque d’eau potable et les problèmes intestinaux ne sont pas associés à la COVID-19.
Certaines personnes faisaient leurs courses munies de gants de protection. C’était le cas d’un septuagénaire au Super C de Vanier. « Ma femme et moi, on se protège », a-t-il précisé.
« Tu peux bien rire de moi, mais je vais rire de toi quand tu n’auras plus rien », a lancé une jeune femme dont le panier débordait à une autre au Super C de Limoilou.
Des masques
Dans les rues de la capitale nationale, on commence à voir apparaître des gens qui se déplacent avec des masques. C’est le cas d’une dame rencontrée sur la rue Marie-de-l’Incarnation hier matin, à un arrêt d’autobus.
« Je suis asthmatique et il n’y a pas de risques à prendre. Ça fait une semaine que je reste à la maison parce que j’ai peur, mais comme j’ai des rendez-vous médicaux importants, je suis obligée de prendre des précautions pour sortir. Au diable d’avoir peur d’avoir l’air ridicule ! » a confié Ginette Vallée.
Chez Escompte Fortin, dans Saint-Roch, on avait reçu près de 200 caisses de rouleaux de papier de toilette hier matin.
« Après ça, c’est terminé », a dit Sylvain Fortin, propriétaire. « Avant-hier (mercredi), j’étais un des seuls qui avait encore du Purell et il y a une compagnie de limousines qui transporte les ministres qui est venue acheter le stock qui restait au complet », a-t-il ajouté.
À Montréal, des centaines de clients s’alignaient aussi devant plusieurs commerces avant même leur ouverture, hier matin. Au Costco de Boisbriand, sur la Rive-Nord de Montréal, quatre policiers devaient même maintenir l’ordre, a constaté Le Journal. « C’est le magasin qui nous a appelés, les gens se battaient pour des paniers », a indiqué un patrouilleur.
—Avec Claudia Berthiaume et Marie-Léo Guy, collaboration spéciale