3000 lits supplémentaires pour se préparer au pire
Vers 6000 tests par jour pour détecter les personnes infectées par la COVID-19
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Le gouvernement Legault cherche activement 3000 lits supplémentaires pour que le réseau de la santé soit en mesure de faire face adéquatement au coronavirus, a appris Le Journal.
Selon un des scénarios de contagion étudiés par les autorités, l’apport de ces lits additionnels pourrait permettre de répondre aux besoins des gens hospitalisés en raison de la COVID-19 au plus fort de la crise.
S’il ne croit pas à ce stade-ci que ces 3000 lits supplémentaires seront absolument nécessaires en regard des mesures annoncées pour freiner la propagation du virus, le gouvernement estime néanmoins qu’il doit être prêt à faire face au pire.
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Et toutes les options sont envisagées pour ouvrir de nouveaux lits, que ce soit dans des locaux modulaires ou des hôtels qui seraient réquisitionnés en raison de l’urgence sanitaire. Ces installations de fortune pourraient servir à accueillir les patients qui sont dans des situations moins urgentes, pour des chirurgies mineures, par exemple.
La ministre Danielle McCann a précisé lundi que les hôpitaux avaient comme directive de se délester des chirurgies électives. « Ça va libérer des lits », a-t-elle insisté. Plus tard, le bureau du premier ministre n’a pas nié ni confirmé l’information du Journal.
Capacité de détection plus rapide
Par ailleurs, la capacité de détection des personnes du Québec infectées augmente rapidement et va atteindre 6000 analyses par jour cette semaine.
« On a assez de tests. Dès demain, on va ouvrir sept autres centres d’évaluation de ces tests, ce seront les quatre CHU et trois autres hôpitaux. Vous allez voir un impact rapide sur le délai. On va passer de 1600 analyses à plus de 6000 analyses par jour », a indiqué la ministre de la Santé.
Jeudi dernier, le Québec ne pouvait faire que 200 analyses par jour. Il s’agit d’une progression significative. Pour l’instant, il y a 50 cas de coronavirus au Québec, 3000 personnes ont reçu un test négatif, et 3000 personnes sont « sous investigation ».
Le dépistage des personnes infectées est primordial pour ralentir la propagation du coronavirus. La Corée du Sud, par exemple, a été capable d’infléchir la courbe de progression de la COVID-19 dans sa population grâce aux tests à grande échelle.
Économiser du temps
Pour l’heure au Québec, les tests sont tous analysés au Laboratoire de santé publique, ce qui crée un goulot d’étranglement. La multiplication des lieux d’analyses va permettre d’économiser le temps de transport des échantillons.
Le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, a ajouté que pour le moment, la priorité restait toujours de tester les « gens qui reviennent de l’extérieur et qui ont des symptômes ».
La prochaine étape sera toutefois de tester à plus grande échelle.
« On a reçu 7000 CV. Franchement, là, je suisfier d’être Québécois aujourd’hui, de voir que 7000 personnes ont dit : “Moi, je suis prêt à aider.” » —François Legault, premier ministre du Québec, au sujet des retraités du réseau de la santé qui lèvent la main
Le bilan du jour
- 181 587 cas dans le monde
- 7139 décès dans le monde
- 424 cas au Canada ( + 99 par rapport à dimanche )
- 50 cas au Québec ( + 11 par rapport à dimanche )
Santé Québec fait état de 3073 personnes sous investigation et de 3079 analyses négatives.