COVID-19: des années d’isolement pour venir à bout de la pandémie?
Coup d'oeil sur cet article
TORONTO | Des experts en épidémiologie de l'Ontario croient que l'isolement nécessaire pour freiner la pandémie de la COVID-19 pourrait s'étirer pendant des mois, voire même des années.
C’est ce qu’ont conclut une scientifique de l’Université de Toronto et son équipe après avoir modélisé le nouveau coronavirus.
L’année scolaire en Ontario pourrait ainsi être compromise.
«Les gens devraient au moins envisager la possibilité que l'année scolaire soit terminée cette année. J'hésite à spéculer sur ce qui se passera en septembre, mais il est également possible que nous ayons une année scolaire perturbée en septembre», a dit à Global News Ashleigh Tuite, épidémiologiste rattachée à l’école de santé publique Dalla Lana de l'Université de Toronto.
L’objectif de Mme Tuite et de son équipe est d'aider la santé publique à comprendre le virus, alors que des millions de Canadiens sont enfermés à la maison et que d’autres continuent leurs activités, notamment les professionnels de la santé qui sont au front.
Selon la modélisation du virus, qui a prédit la situation aussi loin que 32 semaines, il y avait encore des cas d’infection à la COVID-19.
«Nous avons cherché jusqu'à 32 semaines. Vous allez encore avoir beaucoup de personnes infectées, et vous aurez toujours un certain nombre de personnes nécessitant une hospitalisation au-delà de ce que nous pensons que notre système de santé actuel peut soutenir», a dit la spécialiste à Global News.
Jane Heffernan, qui est directrice du Center for Disease Modeling de l'Université York, a dit pour sa part avoir lu des études suggérant que la pandémie pourrait s’étirer jusqu’à deux ans. Elle a cité notamment une étude de l'Imperial College de Londres qui prédit que la distanciation sociale pourrait se poursuivre pendant 12 à 18 mois.