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Libérer des détenus pour limiter la COVID-19 dans les prisons

Hand in jail
Photo stock.adobe.com (lalalululala)

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Deux organismes de soutien aux personnes incarcérées pressent les gouvernements de prendre des «mesures d’urgence sanitaire» et de libérer certains détenus afin d’agir contre la propagation de la COVID-19 dans les établissements de détention au pays. 

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Alter Justice et la Société John Howard du Québec exigent une série de mesures «drastiques et humanistes» de la part des deux paliers de gouvernement afin d’éviter une éventuelle contamination au sein de la population carcérale. 

«Les conditions sanitaires dans les prisons et pénitenciers sont précaires et insuffisantes. Face au Covid-19, aussi bien le personnel que les personnes incarcérées sont en danger», a plaidé vendredi dans un communiqué Samira Figuigui, directrice générale de la Société John Howard du Québec, qui y voit là un enjeu de «santé publique». 

Suspendre les peines 

Les deux organismes ne demandent rien de moins que de suspendre la peine de certains détenus. Les personnes purgeant une sentence de «fin de semaine», qui ont plus de 60 ans ou qui sont enceintes, les détenus dont la peine devrait se terminer dans le prochain mois ou qui ont été condamnés à une peine de moins de trois mois devraient être visés par cette mesure, soutiennent-ils.

Même scénario pour les personnes incarcérées en attente de procès ou incarcérées dans un centre d’immigrations, s’ils ne présentent pas un réel danger pour la société. «Ces personnes devraient être libérées dans les plus brefs délais», avancent Alter Justice et la Société John Howard du Québec. 

Cri du cœur d’un employé 

Jeudi, un employé des services correctionnels inquiet pour la santé de ses collègues et de celle des détenus dénonçait le manque de mesures dans les pénitenciers pour limiter une éventuelle propagation de la COVID-19. 

Les programmes correctionnels, les programmes sociaux, la formation scolaire, certains transferts interétablissements, les rencontres entre les agents correctionnels et les détenus ainsi que les rassemblements avaient toujours lieu, selon lui. 

Aucun cas 

Le Service correctionnel du Canada a affirmé jeudi soir qu’aucun cas de COVID-19 n’avait été confirmé dans ses établissements. Dans la foulée de la pandémie, la direction a notamment suspendu depuis le 13 mars les visites du public et des bénévoles ainsi que les permissions de sortie des délinquants, sauf pour des raisons médicales. 

La porte-parole Esther Mailhot assure qu’une évaluation est faite pour tous les délinquants présentant des symptômes conformes à la COVID-19. Ces derniers «subiront des tests de dépistage et recevront des interventions cliniques immédiates au besoin et le SCC communiquera avec les autorités locales de santé publique», assure-t-elle.  

Au provincial 

Par ailleurs, au provincial, la Sécurité publique rapportait jeudi 18 cas de détenus qui se trouvent en isolement préventif dans quatre prisons parce qu'ils présentent des symptômes liés au coronavirus. Aucun ne serait positif pour le moment.

Jusqu’à maintenant, un seul individu aurait été testé pour le coronavirus et les résultats se sont avérés négatifs, selon nos informations. Or le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec réclame depuis vendredi dernier que les infirmières dans les prisons soient formées pour soumettre les détenus au test de dépistage de la COVID-19, ce qui permettrait de rassurer la population carcérale.   

– Avec la collaboration d’Antoine Lacroix et Eric Thibault, Le Journal de Montréal 

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