COVID-19: Des dizaines de dénonciations de voyageurs récalcitrants à Québec
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Des dizaines d’appels au 9-1-1 pour dénoncer des voyageurs récalcitrants occupent les policiers de Québec, qui sont pour le moment dans le brouillard pour savoir comment agir face aux directives des premiers ministres François Legault et Justin Trudeau.
Voisins, amis et famille contactent à un rythme «régulier» les forces policières pour dénoncer un proche de retour de voyage qui refuse de se placer en quarantaine, indique Marc-André Desbiens, lieutenant du Service de police de la Ville de Québec.
«Il y a beaucoup de dénonciations citoyennes. On ne peut pas empêcher les gens de dénoncer», affirme le lieutenant Desbiens, qui estime que les appels se chiffrent à «une dizaine par jour» depuis une semaine.
La Loi sur la quarantaine prévoit des sanctions musclées envers les voyageurs qui omettent de s’isoler, qui peuvent aller jusqu’à une amende de 750 000$ et une peine d’emprisonnement de six mois.
Cependant, les agents de la paix sont toujours en attente d’un cadre clair pour appliquer les directives plus sévères des gouvernements québécois et canadien pour la mise en isolement. D’ici à ce que des précisions leur soit acheminées, leur pouvoir d’intervention reste limité.
«On va les reconduire à leur maison, on leur demande leur collaboration. On fonctionne comme ça depuis le début», explique Marc-André Desbiens.
«On n’a pas les technicalités pour savoir comment appliquer la loi, les amendes, l’emprisonnement, ajoute-t-il. On attend d’avoir la confirmation.»
Le premier ministre Justin Trudeau est resté évasif lorsque questionné, samedi, à propos des sorties qui peuvent être justifiées pour une personne de retour de voyage et qui doit se placer en isolement.
«La Loi sur la quarantaine dit que les gens doivent s’isoler s’ils reviennent de voyage. C’est extrêmement important [...] Je recommande à tout le monde de suivre les règles et les conseils établis par Santé Canada et nos agences de santé», s’est limité à énoncer M. Trudeau.
Lors du point de presse quotidien du gouvernement du Québec, la vice-première ministre Geneviève Guilbault a précisé que «la seule raison pour sortir est pour un test de dépistage». Elle a cependant averti les Québécois de «ne pas tomber dans la surveillance abusive, dans le climat de suspicion entre voisins».
«Il ne faut pas tomber paranoïaque non plus. J’invite les gens à être pondérés dans leur façon de signaler ou non des situations», a lancé Mme Guilbault.