Des travailleurs du CHSLD Sainte-Dorothée de Laval «obligés d’aller travailler» bien qu'ayant des symptômes de la COVID-19
Alors que le bilan des infections à la COVID-19 continue de grimper au CHSLD Sainte-Dorothée de Laval, Marjolaine Aubé, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval, soutient que l’endroit a «banalisé les symptômes de certains employés».
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«Ça, c’est arrivé la semaine du 22 mars. Ces deux travailleurs-là, on les obligeait à travailler. Nous, on leur a dit: “Non, appelez au Bureau de santé, ça n’a pas de bon sens.” Le Bureau de santé a dit la même chose que l’employeur. Ils ont été obligés d’aller travailler», a déploré Mme Aubé à l’émission Le retour de Mario Dumont, à QUB radio, mercredi.
Selon cette dernière, une employée du CHSLD Sainte-Dorothée a décidé de rester chez elle malgré l’interdiction de la direction et a finalement été déclarée positive à la COVID-19.
ÉCOUTEZ l’entrevue de Marjolaine Aubé sur QUB radio:
«Ils obligeaient les travailleurs quand même. Ils banalisaient les symptômes. C’est ce qui est arrivé à Sainte-Dorothée pour deux des personnes que je représente. Il y a même une de ces deux personnes-là qui, malgré le fait qu’on l’obligeait à travailler, a décidé de rester chez elle. Elle est allée se faire dépister et elle était effectivement positive.»
La présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Laval a aussi dit avoir dû s’opposer au fait que les travailleurs dans les cuisines du CHSLD «n’avaient pas d’équipement de protection».
«Imaginez-vous que l’on a commencé à avoir des cas dans les cuisines et on s’est aperçu que les gens n’avaient pas d’équipement de protection. On a les chariots de nourriture qui reviennent dans les cuisines, des chambres contaminées, des unités contaminées et, eux, ils débarrassaient la vaisselle sans aucune protection [...] Là, on a réussi à avoir des visières, des masques, des gants pour les travailleurs», a-t-elle expliqué.