COVID-19: retour à la normale dans un an
La vie d’avant ne pourra pas revenir tant qu’il n’y aura pas de vaccin, estime Justin Trudeau
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Si François Legault a ouvert un peu plus son jeu sur son plan de déconfinement, Justin Trudeau a prévenu jeudi les Canadiens que la pandémie pourrait faire jusqu’à 44 000 morts et qu’il ne faut pas s’attendre à un retour à la normale avant au moins un an.
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« La normalité comme elle était avant ne pourra revenir tant qu’il n’y aura pas de vaccin, et ça pourrait prendre un an, un an et demi » a laissé tomber M. Trudeau lors de sa conférence de presse quotidienne, comme une douche froide.
La première vague de la maladie devrait toutefois se conclure au cours de l’été, a-t-il précisé, une fois que l’éclosion aura atteint un sommet au printemps.
Selon les modèles de projection dévoilés jeudi par la santé publique du Canada, on anticipe de 4400 à 44 000 décès attribuables au coronavirus et de 376 000 à 3,8 millions de malades.
« La route qu’on va prendre dépend entièrement de nous tous. Il va falloir être disciplinés pendant les prochains mois » a insisté le premier ministre.
Une fois la première vague passée, certaines restrictions pourront être levées, mais pas toutes. On s’attend à ce que d’autres épisodes d’éclosion surviennent par la suite. « Ces vagues-là vont être beaucoup plus faciles à gérer », a nuancé M. Trudeau.
Les aînés confinés plus longtemps
De son côté, François Legault a exhorté les Québécois à protéger les aînés, qui sont plus à risque de mourir de la COVID-19.
Les personnes âgées devront d’ailleurs rester confinées plus longtemps, même après la réouverture progressive des commerces.
« Il faut que les personnes plus âgées restent chez elles, puis malheureusement, il ne faut pas aller les visiter, il ne faut pas s’approcher de ces personnes à moins de deux mètres », a-t-il insisté.
Le premier ministre a toutefois enchaîné sur une note plus encourageante, en donnant d’autres indices de son plan de déconfinement graduel.
Les chantiers de construction pourront reprendre progressivement leurs activités d’ici quelques semaines, de même que les entreprises qui offriront un environnement de travail respectant l’éloignement social.
La reprise viendra un peu plus tard pour les professions qui impliquent un rapprochement physique, comme les salons de coiffure ou les restaurants.
Le sort de l’année scolaire est toujours incertain au Québec. Mais François Legault a précisé jeudi que les risques de complications graves pour les enfants atteints de la COVID-19 sont « très minimes ».
Il n’a pas exclu la possibilité d’ouvrir les écoles d’abord dans certaines régions moins touchées par la pandémie. « Mais c’est aussi possible qu’on soit capables de tout ouvrir en même temps », a-t-il ajouté.
La vie devra reprendre
Son acolyte, le Dr Horacio Arruda, a souligné que le virus ne disparaîtrait pas du jour ou lendemain. La vie sociale et économique devra tout de même reprendre son cours et les gens devront « accepter une certaine transmission dans la communauté pour que ça s’éteigne avec le temps ».
L’impact des mesures sanitaires ne doit pas excéder ce qu’on cherche à prévenir en limitant la propagation du virus, selon le directeur national de la santé publique.
« Si on se retrouve avec des suicides, des dépressions, des gens qui divorcent parce qu’ils ont perdu leur capacité de vivre, on ne sera pas plus avancés ».
Les scénarios d’une pandémie sous contrôle
Ottawa estime que de 1 % à 10 % de la population canadienne sera atteinte de la COVID-19 si la pandémie est « maîtrisée »
Pourcentage de la population infectée
SCÉNARIO 1
1%
Nombre de cas : 375 800
Nombre d'hospitalisations : 29 200
Nombre de patients aux soins intensifs : 9200
Nombre de décès : 4400
SCÉNARIO 2
10%
Nombre de cas : 3 758 000
Nombre d'hospitalisations : 292 000
Nombre de patients aux soins intensifs : 92 000
Nombre de décès : 44 000