Une dernière fête remplie d’émotions pour Éric
L’homme de 41 ans aux soins palliatifs reçoit une visite surprise de ses proches
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Un homme de 41 ans en fin de vie a reçu une visite surprise remplie d’émotions jeudi pour son anniversaire de naissance.
Hébergé en soins palliatifs depuis le début du mois de mars, Éric Comeau se retrouve isolé de ses proches pour vivre ses derniers moments.
En respectant les règles en vigueur, sa famille, ses amis et des collègues de travail de la Coopérative de câblodistribution de l’arrière-pays ont quand même tenté de lui apporter quelques rares instants de bonheur à l’extérieur de la résidence où il est soigné dans le secteur de Charlesbourg.
Sur le balcon
Malgré son état difficile, le père de deux enfants est sorti très ému sur le balcon de son lieu d’hébergement. Il ne s’attendait visiblement pas à cette fête improvisée. Réconforté, il a salué le groupe présent dehors.
«Je ferais tout pour lui», a expliqué, la voix nouée, Stéphane, un ami et collègue de travail qui a demandé de ne pas révéler son nom de famille.
«La maladie avait commencé par un ulcère d’estomac. Ils l’ont soigné, mais plus tard, il avait des métastases et il a été opéré pour son cancer. Ensuite, ça s’est propagé.»
Comme la majorité des gens actuellement, l’homme malade a lui aussi des bonnes et de moins bonnes journées.
En larmes
«Nous étions une dizaine avec un camion de l’entreprise et les gyrophares. Plusieurs membres de sa famille étaient présents. On avait d’abord averti la police pour éviter les problèmes. Il est sorti 10 ou 15 minutes. Il était ému et il pleurait. Il était très surpris et il ne pensait pas que nous serions tous là», a précisé son collègue.
Selon ce dernier, toutes les visites sont impossibles depuis presque un mois. Même sa conjointe n’a pu le voir depuis quelques semaines. Elle a préféré ne pas commenter jeudi.
«Son médecin a fait des pieds et des mains et elle devrait pouvoir avoir deux visites par jour maintenant. Je trouve ça difficile. Je suis proche de lui et avant les restrictions, j’avais pu passer une nuit avec lui. J’ai été chanceux. Le plus souvent que je pouvais le voir, j’y allais», a ajouté Stéphane.
Un combat solitaire
Partout, la pandémie rend encore plus pénible la fin de vie des gens malades qui ne souffrent pas de la COVID-19.
Parfois, les familles éplorées n’ont pas non plus l’énergie de se battre pour obtenir une permission ou un assouplissement des règles.
«Malgré le confinement, nous avons encore un certain contact avec le monde. Pour lui et les autres dans la même situation, les contacts humains sont inexistants. Ils n’ont pas leur entourage au moment où ils en ont besoin. Sa femme, ses filles, ses parents... il s’ennuie. Il ne veut pas mourir tout seul.»