Réouverture des écoles: on répond à vos questions
La réouverture du préscolaire et du primaire suscite de nombreuses interrogations chez les parents et les profs
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Il fallait s’y attendre. La réouverture des écoles pour le préscolaire et le primaire au Québec, dans deux ou trois semaines, pose de nombreuses questions légitimes. Depuis hier, des dizaines de parents, d’enseignants et d’éducatrices ont d’ailleurs fait part au Journal de leurs préoccupations sur ce retour en classe ou en garderie hors du commun. Nos journalistes répondent à plusieurs de vos interrogations.
Apprendre à distance
Pour les enfants qui doivent rester à la maison pour des raisons de santé, est-il possible d’installer un système de caméra pour qu’ils puissent suivre le professeur de la maison ? – Stéphanie
Les élèves qui ne se rendront pas à l’école devront suivre un enseignement à distance. Des plans de travail seront fournis par les enseignants, qui continueront aussi de remettre les « trousses pédagogiques » du ministère.
L’heure du lunch
Pour les dîners, il y avait 200 enfants assis à des tables en même temps. C’est impossible d’avoir une distance de deux mètres. Que va-t-on faire ? – Rose-Marie, enseignante au primaire
Les écoles devront limiter les déplacements dans le bâtiment, minimiser les moments où tous les groupes se déplacent en même temps et opter pour des horaires décalés. Ils auront un même local réservé aux classes, au dîner et au service de garde. Ils fréquenteront la cour de récréation à tour de rôle. Les élèves devront se laver les mains régulièrement et limiter les contacts physiques entre eux.
Appliquer la limite des 15 élèves
Qu’est-il prévu si plus de 15 élèves du même groupe veulent retourner en classe ? – Sarah, enseignante de français langue seconde
Le gouvernement affirme que « divers moyens » sont envisagés pour ce cas de figure. Notamment, l’école pourrait réorganiser la composition des groupes du même niveau pour s’assurer que chaque groupe a un nombre maximal de 15 élèves – et même moins si le local qui les accueille--- est trop petit. Chaque groupe occupera--- le même local jusqu’à la fin de l’année scolaire---. En cas de besoin, les locaux d’écoles secondaires voisines (qui demeurent fermées jusqu’au 1er septembre) pourraient être mis à profit.
Ce qui sera enseigné
En quoi consistera l’enseignement ? Nouvelle matière ? Révision ? – Sophie Carignan, enseignante au primaire dans le Centre-du-Québec
D’ici la fin de l’année scolaire, l’encadrement pédagogique des élèves, qu’ils soient de retour en classe ou restent à la maison, aura comme principal objectif de consolider les apprentissages essentiels au passage au niveau supérieur.
Difficultés surmontables
Comment seront évalués les élèves qui étaient en échec dans certaines matières au deuxième bulletin ? Auront-ils la chance de prouver qu’ils ont progressé ? – Nathalie Courcy, Gatineau
Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a déclaré, lundi, qu’un élève du secondaire qui a bien réussi lors des deux premières étapes n’est pas en danger d’échouer son année, alors qu’un élève qui était en grande difficulté « pourrait la sauver » s’il démontre à son enseignant qu’il s’est rattrapé à l’aide des outils à sa disposition. M. Roberge n’a pas été aussi clair en ce qui concerne l’évaluation des élèves du primaire, mais il a insisté sur l’importance du jugement professionnel des enseignants.
Certains pourraient décider d’évaluer les apprentissages à l’aide de travaux ou par des échanges en direct avec les élèves. Les épreuves ministérielles sont annulées et la présentation du bulletin de troisième étape pourrait être différente.
La date limite pour se décider
Je voudrais garder mon fils à la maison un peu plus longtemps pour voir comment se déroulent les choses. Est-ce que je dois prendre une décision immédiatement ? – Cathy
Le ministre Roberge a deman-dé aux parents qui souhaitent renvoyer leur enfant à l’école préscolaire ou primaire d’en aviser l’établissement au moins une semaine à l’avance afin de bien préparer l’accueil des élèves. Si vous n’êtes pas prête à prendre cette décision, il serait judicieux d’en discuter avec votre direction d’école. Selon le portail du gouvernement, les parents pourront décider de renvoyer leur enfant à l’école après le 11 mai, mais ils devront en informer la direction de leur établissement scolaire dans des délais raisonnables. Cette décision, sauf exception, devra--- être maintenue, dans la mesure du possible, jusqu’à la fin des classes. Gardez en tête que cette décision vous appartient.
Conditions médicales particulières
Je suis une enseignante dans la cinquantaine et je fais de l’asthme. Je vis avec ma mère octogénaire, un de mes fils est immunosupprimé et mon autre fils est asthmatique. Est-ce que je serai obligée de retourner enseigner à l’école ? – Michèle, Québec
Les enseignants qui ont une vulnérabilité sur le plan de la santé (maladie chronique, déficit immunitaire grave, grossesse ou allaitement, personne âgée de 60 ans ou plus) ont la recommandation de ne pas se rendre à l’école et de fournir une prestation de travail à partir de chez eux. En ce qui concerne les enseignants qui aimeraient demeurer en confinement, non pas pour protéger leur santé, mais pour protéger celle d’un membre de leur famille, le ministère de l’Éducation n’a pas été en mesure de nous fournir une directive claire hier.
Masques : pas pour tous
Compte tenu de la proximité physique presque incontournable avec les plus jeunes élèves, pourquoi Québec ne veut-il pas fournir des masques « efficaces » aux enseignantes et enseignants ? – Jean-Marie Comeau, retraité de l’éducation, Longueuil
Le gouvernement fournira des masques aux employés des services de garde, mais pas aux enseignants du primaire. Selon le ministre Jean-François Roberge, c’est parce que « c’est un contexte qui est différent » et que « la grandeur des locaux n’est pas la même ». Par exemple, « une classe de maternelle est beaucoup plus grande qu’un local de CPE ou de garderie », a-t-il fait valoir à TVA Nouvelles, hier, tout en laissant entendre que la santé publique n’a pas encore complètement tranché cette question. Cela dit, « si un enseignant est plus à l’aise avec un masque, on ne l’empêchera pas de le porter », a-t-il précisé.
Mesures sanitaires rehaussées
Quelles sont précisément les mesures de désinfection et de nettoyage qui devront être prises dans les écoles ? – Nancy, enseignante dans la région de Québec
Solutions hydroalcooliques, savon et papier à main jetable à profusion, le gouvernement du Québec, sur son site web, explique que tout sera fait pour favoriser le lavage des mains très fréquemment, notamment--- à l’entrée à l’école, ou encore avant et après chaque récréation. En plus des règles des deux mètres et de la limite de 15 élèves par classe, les locaux seront nettoyés « quotidiennement » tandis que les salles de bain et les surfaces comme les poignées de porte, les interrupteurs, les bureaux de travail, les micro-ondes ou encore les abreuvoirs seront nettoyés « plusieurs fois par jour », peut-on lire.
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