L’Avalanche en fleurdelisé?
L’équipe du Colorado évalue la possibilité de revêtir l’uniforme des Nordiques pour un match
Question de souligner les 25 ans de l’Avalanche au Colorado pour la saison 2020-21, l’organisation songe à retourner à ses racines en ressortant le chandail des Nordiques. L’équipe estime qu’il s’agirait d’un bon moment pour saluer le passé et que les amateurs de Québec ne percevraient pas le geste comme un affront.
Un membre du département du marketing de l’Avalanche a révélé l’information à The Athletic.
Joint par Le Journal, le vice-président aux communications, Jean Martineau, a confirmé que l’option était bien sur la table.
Pour celui qui fait partie des rares employés de l’époque des Nordiques à avoir suivi l’équipe lors du déménagement au Colorado, il s’agirait d’une marque de respect à l’endroit des partisans et de l’histoire de l’organisation dans la capitale québécoise.
« On s’est toujours assuré de respecter l’historique de la franchise. Tous les records et statistiques des Nordiques demeurent comptabilisés dans nos guides médias. D’autres organisations ne le font pas, mais on a toujours respecté notre passé. Nos produits dérivés à l’effigie des Nordiques ont toujours été appréciés.
« On a participé à deux matchs hors-concours à Québec, en 2002 et en 2014, avec des alignements pas mal complets. Il s’agissait de gros engagements de notre part parce que Québec demeure une importante partie de notre histoire », a assuré Martineau.
Encore trop tôt
Lors des dernières saisons, les Hurricanes de la Caroline ont adopté une telle initiative lors de « soirées Whalers ». Le geste a été salué par les uns et décrié par les autres, qui n’ont pas digéré le déménagement de l’équipe en 1997.
Chez l’Avalanche, on se dit convaincu que le port du chandail des Nordiques ne serait pas mal perçu chez les partisans éprouvés de Québec, même si cette équipe n’est plus la leur.
« Les gens de Québec ne verraient pas ça comme un manque de respect, absolument pas. Mon feeling, c’est plutôt que ça les rendrait heureux et fiers », estime Jean Martineau.
Quoi qu’il en soit, l’équipe entend encore se donner du temps pour évaluer si elle ira de l’avant et de quelle manière elle procédera, le cas échéant.
« Rien n’est encore assuré. Il faut d’abord attendre de voir ce qui se passera quant à l’avenir de la présente saison et de la prochaine. Nous aurons aussi besoin de l’accord de la ligue. Il est encore trop tôt pour se prononcer. »
Pas d’équipe, pas de chandail
À Québec, il y a fort à parier que le débat risque de faire rage.
Certains pourraient voir le geste de l’Avalanche comme un bel hommage, d’autres le prendraient comme une insulte puisque les plaies causées par le départ de l’équipe en 1995 n’ont toujours pas cicatrisé.
« Pour moi, ce serait un gros manque de respect. La seule façon de respecter le riche passé du hockey à Québec, c’est de nous redonner une équipe », a pesté lors d’une entrevue téléphonique l’animateur du 98,9, Jérôme Landry, qui présidait la « Nordiques Nation » il y a quelques années.
« Ce qui me choque le plus, c’est que quand c’est le temps de faire une piasse avec le logo des Nordiques, la LNH ne se gêne pas. Pourtant, la ligue nous a dit non pour une équipe d’expansion. On subit rebuffade par-dessus rebuffade, donc ce n’est pas vrai que je vais me faire dire que le déménagement, ça fait 25 ans et qu’il faut en revenir », a-t-il ajouté.
Pour sa part, l’ancien président du fan-club des Nordiques, Jean Furois, a préféré prendre le tout en riant.
« Si je suis invité, je vais y aller ! Après tout, peut-être que la LNH va réaliser que c’est beau et nécessaire une équipe en bleu avec des fleurs de lys sur la glace », a-t-il badiné.