Les gros chantiers reprennent vie
Le secteur était à l’arrêt depuis sept semaines
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La construction sur de nombreux grands chantiers, dont le site de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec, a repris de plus belle lundi matin après une pause de sept semaines.
Après la construction résidentielle, c’était au tour des chantiers institutionnels, commerciaux et industriels à reprendre vie.
« On est très content. Le chantier était arrêté, mais les travaux du nouveau complexe hospitalier se sont poursuivis. On a travaillé sur les plans et devis définitifs pour éviter justement d’avoir trop de retard », a expliqué Luc Gagnon, directeur clinique du nouveau complexe hospitalier pour le CHU de Québec.
Le retour sur le terrain s’est fait de manière graduelle. Environ 250 travailleurs étaient présents sur l’imposant chantier de 1,97 G$, lundi matin. On s’attend à reprendre une cadence plus normale d’ici à mercredi.
« On va être presque à cent pour cent. Cet été, on doit monter à près de 1000 travailleurs, selon ce qui est prévu », a ajouté Jean-Thomas Grantham, conseiller en communication.
Effets à déterminer
L’impact de cette pause forcée par la pandémie n’est pas encore connu.
« On sera en mesure d’évaluer tout cela au cours des prochaines semaines. C’est difficile de dire si les échéanciers seront respectés. La livraison de la phase 2, qui représente le bâtiment de soins critiques de 10 étages, est prévue en décembre 2023. C’est quand même assez loin », a dit M. Gagnon.
Le redémarrage des chantiers de construction a été autorisé par les autorités gouvernementales à partir du 11 mai.
Les chantiers doivent respecter les directives sanitaires de la santé publique et de la CNESST.
Le CHU de Québec est aussi soulagé par la reprise des travaux de la plateforme clinico-logistique, située sur la rue Armand-Paris, à Beauport, un projet de 70 M$.
Henri-IV
Chez Hamel Construction, une cinquantaine de travailleurs ont repris le boulot sur le chantier de l’élargissement de l’autoroute Henri-IV.
« Tout le monde était prêt à reprendre le travail. Dans notre cas, on était actif sur deux chantiers prioritaires depuis déjà deux semaines. On était familier avec les procédures à mettre en place », a indiqué Guy Hamel, président.
« S’il n’y a pas trop d’arrêts de travaux, on est capable d’arriver à la même place qu’on aurait dû être à l’automne », a-t-il poursuivi.
Le Port de Québec a relancé cinq chantiers et démarré un nouveau projet, pour un total de 25,2 M$ d’investissement.
Indemnisations
Selon l’Association des constructeurs de route et de grands travaux du Québec (ACRGTQ), la mise en place des nouvelles règles sanitaires va engendrer une perte de productivité « incontournable » et des coûts pour les entrepreneurs qui doivent faire l’acquisition d’équipements de protection.
« On est en discussions avec les donneurs d’ouvrage pour que nos membres soient indemnisés », a fait savoir Me Gisèle Bourque, directrice générale.
L’ACRGTQ soutient que les entrepreneurs ne devraient pas être pénalisés en cas de retard de livraison en raison de la pandémie puisqu’il s’agit d’un cas de force majeure.