En attendant le Napkin Express...
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J’ai cru à un gros plan de la Lune, c’était une autre vedette sur Skype se confiant à RDI. Me fous de leurs petits malheurs comme de leur repousse!
Sur Gmail, un inconnu s’interrogeait sur mon appréciation du Napkin Express, le projet de déstructuration de la circulation à Québec:
– Est-ce que le tramway vous indiffère au point de ne plus rien en dire? Vous êtes comme les autres, pas de colonne, peur du maire?
Que dire à ce spécimen de l’humanité locale, sinon la vérité?
– Indifférent, non! Je rigole trop, cher monsieur, j’en ai mal aux abdos, sans parler du journalisme communautaire!
– Vous esquivez!
– Pas du tout. C’est une farce grandiose, ce tramway. Ajoutez-y la colonoscopie longue des assouplisseurs de l’opinion! C’est d’un comique consommé!
– Mais la pandémie, Labeaume qui dit que...
– Ah! Labeaume! Il dit n'importe quoi! À part les syndicats, sa plus grande crainte est sans doute que personne ne veuille lui succéder. Ce serait le comble de l’ironie!
– Pas d’opposant?
– Exactement! Pris jusqu’au bout avec le Napkin Express!
– Personne ne voudra de ça.
– C’est dommage. Le prochain maire héritera d’un capharnaüm.
– Et trois milliards dans l’trou...
– Trois milliards? Non, ce sera beaucoup plus. Personne ne croit à ce chiffre. Déjà, on soustrait des travaux de la facture, et ce n’est qu’un début.
– Qu’est-ce qu’on peut faire, alors? Que feriez-vous?
– On aurait pu attendre quelque prudence de la CAQ, mais oubliez ça. La CAQ, c’est la CAF: la Coalition pour l’Abrutissement Fiscal!
– Mais encore, vous, vous feriez quoi?
– Moi, Beauporcin de cœur, dans un monde idéal, je serais une sorte de George Soros antistructurant. Je mènerais une guérilla juridique de tous les instants contre le tramway. Recours collectif en anglais contre des avocats unilingues. Cour suprême, Constitution, Loi sur les cités et villes, commandos d’accès à l'information, lobbyisme auprès des gourmands, table d'hôte du sous-ministre au concierge. Manifs, lettres ouvertes, lignes ouvertes, sites web, pétitions!
– Vous rêvez en couleurs!
– Bien sûr, que je rêve, je ne suis pas Soros...
– Mais...
– Je suis un banlieusard fusionné de force et, ces jours-ci, je nettoie les débris répandus par les mercenaires du déneigement. Morceaux d’asphalte, éclats de ciment, gravier, sable, saletés de toutes sortes. C’est la version municipale du respect des contribuables, ça va avec les rues sales...
J’ai mis fin à l’échange pour écouter l’Angélus du coronavirus. On compte les morts, on sympathise.
À Montréal, ça va mal et Arruda parle, parle, parle...
J'en ai marre du paternalisme, des excuses et des «s'il vous plaît»...
Je préfère écouter Chet Baker, le plus fort possible...