Au cœur de la zone rouge d’un CHSLD de Longueuil
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Alors que le déconfinement s’accentue et que la vie commence à revenir tranquillement à la normale, la situation est toujours problématique, voire chaotique, dans plusieurs centres de soins de longue durée (CHSLD) de la province.
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Une équipe de TVA Nouvelles s’est rendue dans la zone rouge d’un CHSLD où la situation était critique jusqu’à l’arrivée de renforts inespérés, venus pour aider le personnel à bout de souffle.
Avant la pandémie, il y avait 105 résidents au CHSLD Henriette Céré dans l'arrondissement de Saint-Hubert, à Longueuil. Du nombre, 88 ont été infectés par la COVID-19 et 31 y ont succombé. À peine sept des personnes âgées qui habitent dans l'établissement sont considérées comme guéries.
Les renforts
Les opérations de ce centre de soins de longue durée ont été fortement perturbées, car une cinquantaine d’employés ont contracté le coronavirus.
Il y a deux semaines, Ambulance Demers, qui dessert la Montérégie, a permis à 21 paramédics et finissants en technique ambulancière qui sont à son emploi de venir y travailler afin d’aider le personnel.
Même s'ils ont une formation médicale, la chef d’équipe du CHSLD doit leur rappeler les règles de base. Des préposés aux bénéficiaires leur indiquent la marche à suivre pour les soins rapprochés avec les personnes âgées.
La zone rouge
Christine Provost, une infirmière d’une quarantaine d'années d’expérience et qui travaille dans le CHSLD depuis 11 ans, se dévoue dans le corridor de la zone rouge au premier étage.
«On n’est pas ici pour les conditions de travail. Pas pour le salaire non plus. Sinon, il n’y a personne qui "tough la run"», a confié l’infirmière.
«Un tsunami qui nous a ramassés. Il faut s’adapter au jour le jour. J’ai perdu plusieurs résidents. C’est difficile. Il y en a, ça fait onze ans que je les connais. C’est un deuil à chaque décès, c’est comme des petites familles», a poursuivi l'infirmière.
Pour l’ambulancier René Durand, venir aider au CHSLD Henriette Céré représente un «beau nouveau défi».
«Habituellement, on intervient sporadiquement en CHSLD durant 20 à 30 minutes puis, après ça, on quitte. Participer aux soins pendant des quarts de travail de 12 heures, c’est complètement nouveau pour nous», a-t-il dit.
«On fait ça sur une base volontaire, bien humblement, pour donner un coup de main à nos collègues dans le réseau de la santé qui sont épuisés», a ajouté M. Durand.