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Un polar entraînant!

La vieille fille et l’enfant
Photo courtoisie La vieille fille et l’enfant
Catherine Sylvestre, Alire , 338 pages, 2020

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La vieille fille du titre est en fait une femme mature aussi dynamique que curieuse, ce qui la mêle à de mystérieuses histoires. La parfaite Herculine Poirotte, comme elle le dit elle-même !

À cause d’une ex-collègue, Catherine, commis de bibliothèque au quotidien et détective amateur à ses heures, se retrouve à Lévis pour vérifier si le décès surprenant de Mireille Dumas, une active retraitée, était bel et bien accidentel.

Parallèlement, toujours à Lévis, un enfant disparaît, puis est retrouvé mort ; ce n’est pas sans rappeler un crime du même genre survenu deux ans plus tôt. 

Vu certains éléments qui se recoupent de manière inattendue, Catherine est peu à peu plongée dans une véritable enquête policière. Son amoureux, sergent-détective de son état, y est aussi mêlé. Le dénouement laissera des traces profondes.

C’est en gros la trame du roman La vieille fille et l’enfant, et le récit, en soi, ne manque pas d’allant.

Mais ce roman est aussi un curieux objet pour un polar, et ce sont ces particularités qui font qu’on y prend plaisir, au-delà de l’intrigue, dont les ficelles dépassent un peu. L’amateurisme de Catherine ne va pas sans candeur !

Néanmoins, cette Catherine retient notre attention. C’est elle qui raconte, au « je ». Et elle a « Sylvestre » pour nom de famille – comme Catherine Sylvestre, auteure du livre !

En fait, il s’agit d’un pseudonyme pleinement assumé par la romancière : elle l’a choisi pour distinguer ses polars de son œuvre de science-fiction, écrite sous son véritable patronyme, Francine Pelletier. Et aussi, dit-elle, pour le plaisir de se glisser dans la peau de quelqu’un d’autre.

Ce qui conduit à l’autre coquetterie de ce récit : il ne peut se passer de lecteur ! Au sens où nous sommes constamment interpellés par des apartés et des commentaires, que soulignent nombre de parenthèses, lancés par la narratrice.

Et s’il se dégage de ce procédé une atmosphère d’humeur joyeuse, c’est qu’il est accentué par la photo, sur le quatrième de couverture, de la véritable Catherine Sylvestre, très souriante et à la bouille sympathique.

Dès lors, la narratrice Catherine Sylvestre a beau être un personnage de fiction, on ne peut s’empêcher de croire à son existence. C’est pourquoi sa familiarité à notre égard, qui aurait pu être agaçante, devient un élément qui nous attache à ses aventures et à son entourage, qui inclut un envahissant cockatiel. 

La sombre histoire qui s’élabore sous nos yeux se conjugue ainsi sans problème au ton léger avec lequel elle nous est relatée.

Troisième enquête

La vieille fille et l’enfant est la troisième enquête de Catherine Sylvestre. Mais les livres peuvent être lus séparément puisque chaque tome présente une histoire indépendante et situe bien les caractéristiques du personnage.  

D’ailleurs, l’auteure Catherine Sylvestre prévoit déjà une autre aventure pour son homonyme de papier. Les amateurs de romans noirs aux intrigues complexes laisseront passer, mais ceux qui veulent simplement enquêter en bonne compagnie apprécieront ! 

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