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Des dizaines de millions $ prêtés par la Caisse au Cirque en 2019

La CDPQ a accordé une facilité de crédit non garantie au Cirque au pire moment

Conférence de Presse Guy Laliberté
Photo d’archives, Ben Pelosse Le fonds américain TPG est devenu l’actionnaire majoritaire du Cirque du Soleil en 2015. Ci-contre, Daniel Lamarre, PDG du Cirque, David Trujillo, associé chez TPG responsable pour le Cirque du Soleil, Guy Laliberté, James Coulter, cofondateur de TPG Capital, et Mitch Garber, président du CA du Cirque.

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La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a prêté des dizaines de millions de dollars au Cirque du Soleil quelques mois à peine avant l’effondrement de ses revenus.

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Le bas de laine des Québécois a prêté entre 30 et 50 millions $ à l’entreprise Cirque du Soleil Canada en 2019.

Ces millions $ ont été prêtés dans le cadre d’une facilité de crédit non garantie de 120 millions $ US (161 millions $ CA) offerte par la Caisse et le Fonds FTQ en février 2019 pour permettre au Cirque d’acheter une société américaine, The Works Entertainment. Il s’agit d’une entreprise de production de spectacles de style cabaret et de théâtre musical.

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C’est ce que révèlent des renseignements additionnels fournis en annexe au rapport annuel de la Caisse, rendu public cette semaine.

Ces millions de dollars prêtés par la Caisse s’ajoutent à un premier investissement fait dans le Cirque en 2015. La valeur de cet investissement était estimée à la fin 2019 entre 50 et 100 millions $.

Conférence de Presse Guy Laliberté
Capture d'écran WEB

Le patron d’accord

« Par ce financement, le Groupe Cirque du Soleil pourra poursuivre la mise en œuvre de son plan d’expansion qui repose notamment sur des acquisitions », se réjouissait en février 2019 Charles Émond, actuellement grand patron de la Caisse, mais à l’époque premier vice-président Québec de la Caisse.

Or, selon l’expert Michel Nadeau, le Cirque n’avait pas vraiment le choix à ce moment de se tourner vers la Caisse de dépôt, car il traînait déjà une lourde dette d’un milliard $ auprès de prêteurs plus traditionnels.

À la fin 2019 (avant la pandémie), c’est donc pour au moins 80 millions $ et au plus 150 millions $ que la Caisse avait en jeu dans l’aventure du Cirque.

Depuis ce temps, d’autres engagements se sont ajoutés. La Caisse a racheté en février un intérêt de 10 % de Guy Laliberté dans le Cirque. 

Le montant payé pour cet intérêt est gardé confidentiel, mais selon nos informations, la CDPQ aurait payé le plein prix. Un montant de 100 millions $ évoqué dans Le Journal cet hiver n’a jamais été démenti.

La Caisse est également un des trois actionnaires du Cirque qui lui ont prêté 50 millions $ US (67 millions $ CA) à la fin mars.

Carnage en vue

Selon l’expert Michel Nadeau, peu importe ce qui arrive au Cirque, il est acquis que la Caisse va perdre dans le meilleur scénario des dizaines de millions de dollars. 

« La valeur des actions du Cirque est probablement à zéro aujourd’hui », dit-il.  

LA CAISSE DANS LE CIRQUE DU SOLEIL     

  • 2015 : Investissement en actions (entre 50 et 100 M$)  
  • 2019 : Facilité de crédit (entre 30 et 50 M$)  
  • Février 2020 : Rachat de Guy Laliberté (estimation 100 M$)  
  • Mars 2020 : Prêt d’urgence avec deux autres actionnaires (67 M$)  
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