À 80 ans elle fait une différence dans sa communauté
Elle cuisine des repas qu’elle distribue sur son perron et redonne l’argent à des familles dans le besoin
Une femme de 80 ans voulant participer à l’effort de guerre contre la COVID-19 cuisine des repas que des familles viennent chercher sur son perron en échange de quelques dollars destinés à des gens dans le besoin.
«La vie m’a gâtée, et c’est maintenant à mon tour de redonner», soutient Pierrette Poirier Nadeau, qui a passé toute sa vie à Saint-Pierre-Baptiste, une municipalité de 522 habitants au Centre-du-Québec.
Celle qui a été enseignante pendant un peu plus de 25 ans avait d’abord mentionné sur Facebook qu’elle avait besoin de quatre bananes biologiques en échange d’une tarte au sirop d’érable.
«Tout le monde voulait venir me porter des bananes, alors j’ai demandé [sur Facebook] s’ils voulaient autre chose et j’ai eu plusieurs demandes pour différents repas», raconte Mme Poirier Nadeau.
Tartes, pâtés, pudding...
Depuis la mi-mars que l’octogénaire cuisine des pâtés, des tartes et des puddings pour des familles qui viennent les chercher sur son perron en échange de quelques dollars.
«Ça me permet de connaître les nouvelles familles qui viennent d’arriver, et c’est une sorte de thérapie pour moi puisque mon mari avec qui j’ai vécu 57 ans a été récemment admis en résidence», confie-t-elle. Elle ajoute qu’une épicerie de sa région lui permet de se procurer gratuitement les ingrédients dont elle a besoin pour cuisiner.
Celle qui vient de souffler 80 bougies sur son dernier gâteau d’anniversaire samedi (31 mai) s’assure de ne contaminer personne puisqu’elle cuisine avec des gants et un masque en plus de n’avoir aucun contact avec les personnes qui s’approchent de sa maison. Elle désinfecte régulièrement son entrée et attend deux jours avant de toucher l’argent qu’elle reçoit.
«Je suis "câlineuse", mais je dois me retenir en raison de la crise actuelle», indique la Baptistoise, qui venait de cuisiner 45 pâtés mexicains quelques minutes avant l’entrevue avec Le Journal.
Elle remet l’argent qu’elle reçoit au maire de sa Ville, Donald Lamontagne, et c’est ce dernier qui s’occupe de faire l’épicerie pour les familles dans le besoin. Une douzaine de familles ont été aidées jusqu’à présent.
La relationniste de presse du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Melissa Lapointe, a fait savoir par courriel qu’il était «permis de faire la vente d’aliments qui ont été préparés à partir d’une cuisine domestique, mais qu’il y avait certaines exigences à respecter», dont une formation en hygiène et salubrité alimentaires, qui est requise.
Pierrette Poirier Nadeau a terminé l’entrevue en mentionnant qu’elle continuerait sa «PME de générosité», comme elle l’a surnommée, jusqu’à la fin de juin et cessera ensuite.